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Election présidentielle du 12 décembre

Fabuleuse résurrection du RND

On ne donnait pas cher de sa présence à la course au palais d’El Mouradia après l’incarcération de son chef charismatique, l’ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia.

C’était pratiquement du 100/1. La course au palais d’El Mouradia pour le Rassemblement national démocratique donnait l’impression de relever de la chimère, de l’impossible. Le parti touché de plein fouet et à sa tête par des affaires de corruption qui ont conduit son patron à la prison d’El Harrach semblait avoir subi le coup de grâce. Contre toute attente il a non seulement été procédé à son remplacement sans qu’il n’y ait trop de remous tout en réussissant l’exploit de figurer parmi le cercle restreint des candidats qui sont maintenant sur la ligne de départ pour la course au palais d’El Mouradia. Azzedine Mihoubi qui a surmonté l’épreuve redoutable des parrainages, 65 000 signatures collectées, aura non seulement l’insigne honneur de défendre les couleurs de sa formation politique, mais aussi, dans la foulée, d’en saisir l’opportunité pour redorer quelque peu son blason. Traînant une réputation d’homme de culture que de politique il s’annonce comme l’outsider-type de cette joute électorale pas comme les autres qui se tiendra dans le sillage d’un Hirak qui a modifié un paysage politique que l’on donnait comme figé pour au moins cinq années supplémentaires. Non seulement le cinquième mandat n’a pas eu lieu sous la pression des contestations populaires exceptionnelles qui ont commencé le 22 février, mais elles ont aussi contraint l’ex-président de la République à la démission et permis l’instauration de conditions propices à un scrutin présidentiel annoncé comme transparent. Un vent nouveau commençait à souffler. Il se transformera en tempête. Des ministres, des patrons d’entreprise, des walis, des militaires de haut rang… se retrouveront derrière les barreaux. Parmi eux figurera Ahmed Ouyahia qui a dirigé le Rassemblement national démocratique de janvier 1999 à janvier 2013 puis du 10 juin 2015 jusqu’à sa mise sous mandat de dépôt, le 12 juin 2019.
Un poids lourd de la scène politique. Abdelaziz Bouteflika le nommera chef du gouvernement de mai 2003 à mai 2006, puis Premier ministre à deux reprises : de juin 2008 à septembre 2012 puis du 16 août 2017 au 12 mars 2019. Sa chute sera brutale. Visé par des affaires de corruption et de dilapidation des deniers publics, il sera incarcéré à la prison d’El Harrach. Il incarnera à lui seul le RND. C’est dire si l’on donnait cher de l’éternel rival du Front de Libération nationale à la course au palais d’El Mouradia après l’incarcération de son chef charismatique. L’homme qui caressait le rêve d’occuper le palais d’El Mouradia a fini en prison. Celui qui disait à propos de l’accès à la magistrature suprême : «C’est la rencontre d’un homme avec son destin», a finalement posé ses valises à El Harrach. Un destin brisé que relèvera son successeur à la tête du parti. Azzedine Mihoubi a tenté de relever le pari. Il a passé l’étape décisive de la collecte des parrainages avec succès alors que la conjoncture lui était plutôt défavorable.
Il est désormais dans le starting-block. Il aura à faire à de redoutables adversaires. Ali Benflis notamment : un orateur hors pair qui a eu à occuper la chefferie du gouvernement et qui a affronté à deux reprises l’ex-chef de l’Etat lors de deux scrutins présidentiels en 2004 et 2014. Azzedine Mihoubi doit malgré tout croire, certainement, en son étoile à travers laquelle s’est opérée cette fabuleuse résurrection du RND. Un coup de pouce inattendu du destin.

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