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BOUIRA

Etat de siège contre la pandémie

Hier, les transporteurs de la ville de Bouira ont préféré rester chez eux.

La vie semble s’être arrêtée pour laisser place à un état de siège et une guerre contre le coronavirus. La totalité des commerces, les transports publics, les marchés, les espaces verts étaient déserts hier. Même les administrations étaient partiellement vides en personnel. Une semaine après la découverte du premier cas avéré atteint du Covid-19, la wilaya de Bouira continue à se prémunir contre la propagation de la pandémie. Des campagnes de stérilisation à grande échelle sont organisées çà et là par des jeunes bénévoles. Avec le versement des mensualités des retraités, le Sama (Société algérienne des auxiliaires de santé) en étroite collaboration avec le Croissant-Rouge algérien, a mené une campagne de sensibilisation auprès des clients d’Algérie poste. En plus d’avoir réquisitionné un appareil pour pulvériser une eau javellisée, les membres de l’association ont longuement expliqué aux retraités la nécessité de se prémunir en respectant les règles d’hygiène pour barrer la route à ce mal venu d’ailleurs.
Pour M. Habel S. « le danger est toujours là et il ne faut pas crier victoire. Le confinement, les règles d’hygiène sont les deux moyens en notre possession pour gagner cette guerre. Nous voulons à travers ces actions en aval éviter d’arriver à des situations où nos infrastructures sanitaires seraient submergées et incapables de répondre aux besoins surtout qu’en matière de moyens nous manquons de beaucoup de choses ».
Dans cet élan de solidarité et de prise de conscience, l’administration et à sa tête le premier responsable de la wilaya, observe un silence total. La presse est totalement ignorée lors des réunions périodiques. Aucune information ne filtre et les journalistes sont dans l’obligation de se déplacer vers les structures sanitaires pour avoir la moindre information crédible. Le récent arrêté pris par le nouveau wali de Bouira sème déjà le doute parmi la population. Le document interdit clairement les transports entre les wilayas. Qu’en est-il du transport public urbain ? Hier les transporteurs de la ville de Bouira ont préféré rester chez eux. Quand on connait les conditions de transport dans des bus souvent exigus on se demande pourquoi l’interdiction n’a pas été élargie aux villes et aux liaisons avec les autres agglomérations de la wilaya ? Même si pouvoirs publics centraux ont laissé la latitude aux walis, celui de Bouira, confiné dans son bureau ne semble point inquiet ou est mal informé. Concernant la décision du président de réduire au minimum les présence dans les administrations publiques et privées, il y a lieu de signaler que la majorité des fonctionnaires était absente hier. Comme à chaque occasion, on privilégie les excès, bon nombre de fonctionnaires femmes, célibataires, n’ont pas rejoint leurs lieux de travail.
Cette décision pénalise les structures de santé. Pour contrecarrer, ce comportement, les administrations ont eu recours à la réquisition automatique des personnels médicaux et paramédicaux. Ces personnels qui sont au front méritent les éloges et le respect, eux qui il y a quelques jours seulement étaient la cible de toutes les critiques. Coup de chapeau aux blouses blanches qui mettent leurs vies en péril pour sauver les autres. Dans cette guerre, l’EPH de Bouira a ouvert un service d’urgence exclusif aux cas suspects. Dans une clinique mobile, médicalisée, installée à l’entrée, des médecins assurent le service 24 h sur 24 h. le patient se dirige vers ce service et évite d’entrer dans celui des urgences où sa présence peut être source de contamination. Nous apprenons aussi auprès de la direction de cet établissement public que le cas d’El Esnam donne des signes de guérison et à ce jour aucun autre cas avéré n’a été enregistré.
Malgré cette situation confortable, la direction de l’hôpital reste sur le qui-vive et mobilisée de jour comme de nuit. « Le confinement et les mesures d’hygiène protectrice sont les deux seuls actes susceptibles de barrer la route à cette pandémie » nous confie un réanimateur. Au moment où l’Algérie et selon son ministre de la Santé arrive au troisième niveau de gravité, les responsables locaux et à leur tête le wali doivent prendre des mesures radicales et cesser de tourner en rond dans des réunions « secrètes » qui se succèdent et se ressemblent.

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