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Oran

El Goual revient cette semaine

«À nous l’Histoire, à eux les histoires», dira laconiquement une jeune étudiante faisant allusion à ces opposants au changement.

Digne des discours pas du tout détournant du défunt dramaturge Abdelkader Alloula. Entouré de plusieurs dizaines de curieux et d’étudiants, un enseignant s’est transformé en Alloula Bis, El Goual, proclamant hier matin avec un arabe académique aux phrases tantôt métaphoriques très souvent crues, un plaidoyer de haut niveau et dans lequel il a appelé à maintenir le cap du Hirak dans l’unisson tout en dénonçant cet esprit corporatiste. S’apprêtant à rallier la marche des étudiants, ledit enseignant, arborant le drapeau national, ne flottait pas, il ne badinait pas avec son verbe. Il est allé droit au but dans sa déclamation en appelant les présents à faire preuve de vigilance et de prudence en ne se laissant pas bercer par les revendications corporatistes qui, selon l’orateur, risquent de faire exploser le mouvement du 22 février. «Notre mouvement comprend toutes nos revendications», a-t-il défendu. «Allons de l’avant, serrons-nous les coudes» a-t-il ajouté expliquant que «les revendications liées au pouvoir d’achat et l’augmentation des salaires viendront après le départ du système et tous les symboles le représentant». À propos de ce système, El Goual de circonstance a été interloqué en s’interrogeant : «Comment est-il possible que celui-ci (le système puisse perdurer encore ?» Avant que la procession ne s’engage dans les rues de la ville, El Goual de la circonstance a eu droit à des acclamations des présents estimant juste son plaidoyer, d’autant plus que pour bon nombre de ces derniers « le ton n’est plus à la fissuration des rangs». Les étudiants ! Ils ont atteint un niveau très important dans l’exercice politique. Aucun vent ni aucune force ne semble pouvoir les ébranler. Plus que jamais, ils sont décidés à aller de l’avant en mettant à plat les représentants du système. C’est ce que l’on relève de leur mobilisation à l’occasion de la marche qu’ils ont observé, hier. En effet, plusieurs dizaines de ces étudiants ont, encore une fois, battu le pavé revendiquant le changement tout en étant convaincus que «seul le véritable changement pourrait atténuer leur colère ne serait-ce qu’un tant soit peu».
D’ailleurs, ils ont, dans leur déferlement, scandé des slogans plaidant pour ce changement qu’ils ont adopté comme «seul mot d’ordre» depuis le déclenchement du mouvement du 22 février de l’année en cours. Neuf mois après, ces étudiants n’en démordent pas, ils ne sont pas non plus prêts à rentrer chez eux tant que cette «revendication» constitue «la bête noire hantant les esprits des décideurs en s’opposant au changement». «Au lieu de cela (le changement), ils continuent à fuir en avant», dira un marcheur. Sillonnant les artères principales de la ville, ils ont, donc, réitéré leur attachement indéfectible aux revendications «indiscutables» du mouvement du Sourire, le 22 février. Tout comme chaque mardi et vendredi, ces marcheurs n’ont pas eu froid aux yeux de renouveler leur appel consistant à la «mise à plat définitive» de ce qu’ils qualifient de «débris du système». Pour ces derniers, les manifestants prévoient une fin terrible, ils se réjouissent tout simplement de les voir «croupir dans les geôles».
«À nous l’Algérie libre et indépendante et libérée du joug dictatorial bouteflikien. À eux leurs geôles qu’ils ont construit», dira un manifestant en ricanant.

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