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Benzineb El Mati Mohamed, président de la Fédération des chauffeurs de taxis, à L’Expression

«Des mesures de soulagement sont nécessaires»

«La corporation se trouve dans une situation inextricable. Et ce sans parler de la concurrence imposée par ceux qui exercent en double fonction ou les retraités qui n'hésitent pas à braver les interdits.» Revenant sur l'impact des mesures de confinement, Benzinez El Mati Mohamed, président de la Fédération des chauffeurs de taxis, nous explique dans cet entretien, les tenants et aboutissants de la situation dans laquelle se trouve la corporation depuis des décennies.

L'Expression: Comment évaluez-vous, les répercussions de cette période de confinement à cause de l'épidémie du Covid -19?
El Mati Mohamed Benzineb: C'est l'enfer depuis deux mois, nous survivons au jour le jour, en guettant les aides de l'Etat et des bienfaiteurs. Les chauffeurs de taxis ne peuvent se permettre le risque de perdre leur emploi, comme le font les clandestins qui outrepassent les mesures et sortent sans autorisation au risque de se faire prendre. Et ce en plus du fait, qu'on ne comprend pas comment les entreprises qui ont des applications peuvent exercer alors que nous, qui sommes réglementées, il nous est interdit de travailler. Par ailleurs, on est conscient que le plus important est de lutter contre l'épidémie, mais on ne comprend pas comment une aide de 10.000 DA peut faire vivre un père de famille comme moi. Il faut savoir que durant ces deux mois, nous avons enregistré des pertes sèches et importantes. En tant que président de la Fédération des chauffeurs de taxis, j'estime que c'est peu, et qu'il est impossible de s'en sortir en deça de 30.000 DA. à cela s'ajoutent tous les frais et déclarations, impôts, scanner, et taxes, que nous payons chaque mois, même si on ne travaille pas. C'est dire que la corporation se trouve dans une situation inextricable. Et que dire de la concurrence imposée par ceux qui exercent en double fonction, ou les retraités qui n'hésitent pas à braver les interdits.

Quelles sont les solutions que vous préconisez pour remédier à cette situation?
Il est urgent de soulager les chauffeurs de taxis après deux mois de souffrance, à travers des indemnisations pour leur permettre d'affronter les jours à venir. D'autre part, il serait judicieux de mettre à leur disposition des prêts bancaires à taux zéro comme le font pas mal de pays dans le monde et même nos voisins. Comme il est temps de conférer aux chauffeurs de taxis un vrai statut qui s'intègre dans une dynamique, et leur permettrait d'exercer au même titre et au même tarif que les bus, le métro et les autres transports. Il ne faut pas oublier, que la corporation compte 200 000 chauffeurs de taxis, repartis sur les 48 wilayas, qui attendent chaque jour que je leur annonce une bonne nouvelle, mais ce n'est pas possible, car nous sommes conscients que le confinement va certainement durer encore des mois, et nous faisons confiance aux dernières déclarations et promesses du président de la République, et nous attendons un geste de sa part pour prendre des mesures urgentes pour la corporation qui est en train de mourir à petit feu.

Pensez-vous que cette situation est due uniquement aux mesures de confinement?
Bien que nous sommes foncièrement pour, et nous les appliquons à la lettre, mais les mesures de confinement ont aggravé une situation compliquée qui existait depuis longtemps au sein de la corporation. Il y a un grand besoin de régulation de cette corporation, qui doit être en premier lieu, prise en charge et écoutée sur les problèmes et la situation précaire dans laquelle vivent les chauffeurs de taxis. Nous avons toujours été engloutis par un cercle vicieux, dans la mesure où tous ce que nous gagnons, va aux impôts, aux cotisations de la Casnos, qui s'accumulent parce que nous n'arrivons jamais à les payer à temps. Nous avons des dizaines de fois porté nos problèmes lors des rencontres avec le ministère des Transports, les fédérations et les associations, mais sans résultats. Et ce sans parler du fait que nous sommes privés du droit au logement, à la bourse universitaire pour nos enfants et nous sommes exposés à tous les risques, d'agression, d'usure de nos véhicules et de maladie.
Un dernier mot: Nous attendons une réelle réaction des autorités, pour mettre un terme définitif à cette anarchie. Pour ce faire, il faut que ces dernières se concertent avec les vrais professionnels de la corporation, ceux qui ont passé leur vie dans ce métier, et qui aspirent à le perpétuer. Notre ambition est de voir cette corporation jouir de tout le respect qui lui revient et d'une organisation qui contribuera à redonner une image saine de ce métier, et aux chauffeurs de taxis qui ne demandent qu'un peu de considération, comme cela était le cas avant.

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