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À la veille du lancement du plan socio-économique

Des atouts et des points faibles

L’Etat a mis 10 milliards de dollars dans la balance. Des taux directeurs assez bas sont nécessaires pour stimuler les investissements.

Coup sur coup, l'ONS a soufflé le chaud et le froid. Au lendemain d'une annonce assez décevante, quoi qu'attendue, sur le taux de croissance noté à -3,9%, l'on apprend que l'indice des prix à la consommation n'a évolué que de 2,1%, ce qui constitue une véritable prouesse compte tenu des circonstances. Cette bonne nouvelle est certainement la seule concernant les indicateurs macro-économiques de l'Algérie. En effet, à voir la situation du pays fortement impacté par le Covid-19, personne ne s'attend à de bons chiffres du chômage. Cet indicateur, très important pour estimer la dynamique du marché de l'emploi et partant de l'économie d'un pays, était déjà mal en point, en raison d'une année 2019 presque à blanc sur le volet des investissements publics et privés. Pointé à plus de 12% au dernier trimestre de l'année 2019, le chômage a certainement gravi pas mal de marche depuis. Il est clair que le très sérieux ralentissement de la machine économique a eu un effet direct et dévastateur sur l'emploi des jeunes. Les observateurs de la scène économique s'attendent à un taux de chômage record, approchant de la période la plus dure traversée par le pays sur le plan économique. Il faut savoir, à ce propos, que des pans entiers de l'économie nationale ont tout simplement hiberné. Les recettes des secteurs du tourisme et des transports sont proches de zéro. Beaucoup d'autres activités commerciales ont été frappées de plein fouet.
Cela pour dire qu'il n'y a rien à espérer du côté de l'indicateur du chômage. Les chiffres seront, à n'en pas douter, catastrophiques. Et à voir l'évolution de la courbe épidémique, beaucoup de postes détruits ne seront pas pourvus dans les prochaines semaines, voire les prochains mois. Cela fait deux mauvais indices sur trois sur le tableau de l'économie nationale. Les voyants ne sont pas au rouge, mais les observateurs retiennent tout de même qu'en comparaison avec d'autres économies, celle de l'Algérie conserve un atout précieux, celui d'une inflation très stable, susceptible de constituer un facteur à même de booster la croissance, et partant créer de l'emploi. Pour cela, l'on attend les rapports de ventes au détail qui, même s'ils étaient en baisse en 2019, demeuraient tout de même satisfaisants. Les consommateurs qui se trouvent être l'un des moteurs de la croissance, imprimeront, d'une manière ou d'une autre, la vitesse de sortie de crise, à condition, bien entendu, que la consommation s'oriente prioritairement vers la production nationale. Cela est lié à la dynamique d'investissement, autre facteur incontournable dans l'équation de sortie de crise. Et qui dit investissement dit circuit bancaire. Lequel est très dépendant pour son dynamisme aux taux d'intérêts directeurs qu'impose la Banque d'Algérie aux banques commerciales. L'Etat a déjà mis quelque 10 milliards de dollars dans la balance. Et des taux directeurs assez bas sont nécessaires pour stimuler les investissements. Cela est dans les cordes des autorités financières du pays. Celles-ci, faut-il le reconnaître, ont assez bien géré le principal indicateur macroéconomique, à savoir le taux d'inflation. Il reste, cependant, que l'archaïsme du système financier national pourrait constituer une sorte de frein à la relance sociale et économique, en débat dans le pays depuis quelques jours. Beaucoup d'experts pointent du doigt l'inefficacité du secteur qui semble vouloir se «réinventer» dans la finance islamique. À la veille du lancement dudit plan de relance, l'Algérie a donc quelques atouts et des faiblesses quasi congénitales. Ces dernières peuvent réduire de la portée de l'action gouvernementale, mais ne pourront pas l'annuler si, derrière, il y a une réelle volonté politique.

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