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INITIATIVE DU FCE DE SOLLICITER LE WASHINGTON POST

Combien ça coûtera en dollars?

Dans une récente déclaration, l'ambassadrice américaine à Alger, Joan A. Polaschik, a soutenu qu' «il n'y a pas que la règle des 51/49% qui dissuade les hommes d'affaires américains de venir investir en Algérie dans d'autres secteurs économiques hors hydrocarbures, mais le climat des affaires qu'il faut améliorer au lieu de se focaliser uniquement sur une loi».

Des télévisions privées, sans analyses, annoncent triomphalement le 1er août 2016 que le grand quotidien américain The Washington Post va favoriser la destination investissement/ Algérie en espérant influencer les rapports fin 2016 de la Banque mondiale et du FMI en faveur de l'Algérie.La question qui se pose est la suivante: est -ce une opération purement commerciale pour ce quotidien, comme par un passé récent, pour bon nombre de quotidiens européens qui ont par la suite critiqué l'Algérie, les pages publicitaires payées en devises par le FCE étant un dossier hors série beaucoup moins lu ou et cela serait plus crédible, des écrits de grands reporters et experts internationaux de renom qui s'engagent en faveur de l'Algérie?
Les journaux américains les plus influents sans être exhaustif, sont The Wall Street Journal, USA Today, New York Times, Los Angeles Times, The Washington Post, Daily News (New York) et le New York Post.
La ligne éditoriale de The Washington Post a été au début de centre gauche, mais depuis quelques années le journal se rapproche du centre droit. Comme tous les médias écrits de par le monde, le tirage s'élevant à environ 500 000 exemplaires /jour tandis que le tirage dominical étant évalué à 650.000 exemplaires, est en baisse par rapport aux années passées, concurrencé par les sites électroniques.
Dans ce cadre, l'initiative du Forum des chefs d'entreprise (FCE), de solliciter le grand journal américain The Washington Post (Wash Post) et l'agence True Media pour une publication, «Algeria Investment Report» qui s'étalera sur 12 pages en hors-série publié et distribué à l'occasion de la réunion annuelle du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM) qui se tiendra du 7 au 9 octobre prochain à Washington est louable afin comme le stipule l'accord, de «promouvoir le marché algérien et encourager les investisseurs américains à découvrir l'Algérie».
Afin que cette publicité, car c'est une publicité certainement payante- c'est une loi aux USA où tout se paye - soit fructueuse, je relaterai quelques constats et quelques conditions en rappelant que l'Algérie a sollicité un grand quotidien américain fin 1999 et récemment plusieurs quotidiens européens dont le prestigieux quotidien français Le Monde.

Il n'y a rien de gratuit aux USA
Plusieurs pages payées par l'Algérie en devises fortes ce qui n' a en aucune manière influencé leurs lignes éditoriales, ni d'ailleurs les investisseurs qui ont eu une position critique vis-à-vis du climat des affaires en Algérie. Ne renouvelons pas les mêmes erreurs d'appréciation.
Des experts américains ou hommes d'affaires de renom contribueront-ils à la rédaction?
Combien ces pages coûteront au FCE en devises, quel sera le retour d'investissement, éventuellement le quotidien américain lors de ce contrat y a-t-il contribué et pour quelle part car 12 pages coûtent? Est-ce comme par le passé, l'on fera intervenir seulement des officiels ou des personnes algériennes connues pour leurs discours et donc peu crédibles auprès de l'opinion américaine et des investisseurs mondiaux? Au vu de bon nombre de rencontres algéro-américaines qui ont déjà eu lieu: a-t-on fait le bilan et quelle valeur ajoutée de plus de cette initiative par rapport à ces rencontres? Une des fonctions les plus importantes au niveau des ambassades est la fonction de chargé des affaires économiques et financières, donc connaissant déjà parfaitement à travers leurs rapports quotidiens (c'est leur mission)la situation économique, sociale de l'Algérie. Qu'a fait l'ambassade algérienne aux USA pour promouvoir la destination Algérie et d'ailleurs toutes nos ambassades et combien coûtent-elles au budget de l'Etat?
Connaissant parfaitement le fonctionnement des institutions internationales depuis de longues années et bon nombre de personnalités du monde des affaires étrangères, je doute fort que sans une cohérence et visibilité dans la politique socio-économique de l'Algérie (donc passant par de profondes réformes structurelles), en plus des enjeux géostratégiques qui se dessinent au niveau de la région, et si ces conditions ne sont pas remplies que même un quotidien comme le Washington Post puisse influencer le FMI ou la Banque mondiale ou des investisseurs de renom qui ont des critères précis d'appréciation.

Ce qui gêne les investisseurs américains
En fait, si l'on veut attirer les investisseurs, il faut d'abord redonner confiance aux investisseurs nationaux, nous devons éviter cette utopie bureaucratique des années 1970, que des rencontres ou des tapages publicitaires ou des Codes d'investissements, puissent être la solution. D'ailleurs, si des ministres algériens sont reçus dans des forums mondiaux, cela n'est souvent pas dû à leurs niveaux intellectuels ou écrits, mais parce qu'ils représentent un grand pays comme l'Algérie. Nos ministres, ils sont hors circuit des rencontres internationales. Aussi, pour paraphraser les militaires, ne nous nous trompons pas de cibles. Si l'Algérie améliore, outre l'aspect sécuritaire qui a un coût, le climat des affaires au niveau interne, dont la débureaucratisation de la société et si le taux de profit comparé aux taux de profit des autres zones est attractif, du fait de la forte concurrence, les investisseurs américains viendront alors d'eux-mêmes. Les dirigeants algériens doivent s'adapter au nouveau monde et être pragmatiques, dans la pratique des affaires il n'existe pas de sentiments.
En bref, pour l'ambassadrice des Etats-Unis d'Amérique, Joan A. Polaschik, dans une récente déclaration, je la cite: « Il n'y a pas que la règle des 51/49% qui dissuade les hommes d'affaires américains de venir investir en Algérie dans d'autres secteurs économiques hors hydrocarbures, mais le climat des affaires qu'il faut améliorer au lieu de se focaliser uniquement sur une loi.» Depuis la découverte du pétrole et gaz de schiste, les échanges commerciaux entre les USA et l'Algérie ont fortement baissé: comme client, selon les statistiques douanières en 2015, le montant a été de 1,97 milliard de dollars et comme fournisseur 2,710 milliards de dollars contre un montant dépassant les 10/11 milliards de dollars vers les années 2007/2008, loin, très loin derrière l'Europe et la Chine. Selon les données officielles pour 2015, les pays de l'Union européenne sont toujours les principaux partenaires de l'Algérie, avec les proportions respectives de 49,21% des importations et de 68,28% des exportations. Et surtout depuis le 25 juillet 2016, les USA ont commencé leurs exportations vers l'Europe, étant un concurrent sérieux de Sonatrach. Aussi, nous ne devons pas avoir une position négative, mais seulement être objectifs: l'initiative louable du Forum des chefs d'entreprise (FCE) de solliciter le Washington Post qui en 2013 a cité dans ses dossiers le Maroc et la Jordanie comme des exemples, permettra-t- elle d'attirer des investisseurs américains, sans réformes en Algérie?

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