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Tizi Ouzou

Ce n’est que de l’histoire ancienne

Réservés aux piétons, ils tendent à devenir ceux de tout le monde.

Et c’est le pire qui puisse arriver à une société qui finit par s’adapter aux situations anormales. Dans la ville de Tizi Ouzou, les citoyens ne réclament plus leur part, même une petite part, de leur droit au trottoir. On s’adapte et on s’habitue désormais à marcher sur la chaussée. C’est même mieux pour certains qui n’utilisent même plus les quelques mètres encore libres.
Une virée au niveau de la grande rue, principale avenue, objectivement surveillée constamment contre les dépassements, renseigne sur l’étendue de ce mal qui a hélas ! atteint le stade de l’irréversible. Aujourd’hui, c’est tout le monde qui occupe ces espaces sauf le piéton. Dès les premiers pas, le malheureux usager se retrouve contraint de descendre sur la chaussée affronter l’impatience, les klaxons et parfois les coups d’accélérateurs intempestifs des automobilistes désabusés par les embouteillages, faut-il le signaler. Maintenant, c’est devenu normal que les commerçants, toutes activités confondues, sortent leurs marchandises sur le trottoir. Le contraire est anormal justement. Le piéton marche sur la chaussée pour éviter les regards agressifs des commerçants qui n’acceptent plus qu’un citoyen réclame son droit. Certains ont dû se résigner après avoir été malmenés, voire agressés par des commerçants. «J’ai failli être tabassé parce que j’ai exprimé à haute voix ma colère contre les étals d’un commerçant. Croyez-moi qu’il s’est levé de sa chaise en compagnie de ses fils pour me frapper. Il a dit que le trottoir n’appartient pas à ma mère», raconte un homme à la soixantaine dans un café à Tizi Ouzou. Pis encore, ces dernières années, une autre mode apparaît avec les portes vitrées. Les commerçants les ouvrent vers l’extérieur. Le passant sans les voir s’y cogne la tête. «Oui, je me suis blessé contre la porte vitrée d’un magasin. Je ne l’ai pas vue. Le commerçant est sorti pour me dire que si je l’avais cassée, je l’aurais remboursée. J’ai failli me faire agresser», témoigne un jeune piéton.
Qui peut protéger le piéton ? Aujourd’hui, une question s’impose. Comment doit se protéger le piéton et qui peut le protéger ? Pour beaucoup de nos interlocuteurs, le citoyen doit désormais apprendre à se protéger. L’idée que l’Autre doit connaître ses devoirs et doit respecter la loi est démodée et usée par le temps. «Je ne crois plus à ces choses. Je suis certain que désormais on doit apprendre à se faire respecter et le reste suivra. Les commerçants sont aujourd’hui intouchables. Ils ne respectent aucune loi et personne ne les touche», dira un citoyen. D’autres proposent des campagnes de boycott des magasins qui squattent les trottoirs. «On n’achète plus rien d’un magasin qui sort ses étals sur le trottoir. Mais je doute que les citoyens y adhèrent. Quand je vois des queues et des chaînes pour la zalabia. Je déchante complètement quant à ce peuple habitué à la misère», tonne avec amertume un jeune universitaire.

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