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L'Algérie 4e en Afrique en matière de E-commerce

C'est toujours un grand «souk»

Le commerce électronique a certes, connu un essor à la faveur de la crise sanitaire du coronavirus. Mais on est loin d'avoir créé un vrai écosystème...

L'année 2020 a-t-elle été celle de l'envol du e-commerce en Algérie? C'est en tout cas ce qui semble indiquer les chiffres d'un rapport de l'Unctad (United Nations Conférence on Trade and Développement) sur le développement du e-commerce dans le monde en 2020. Selon ce document, publié chaque année à la même période, l'Algérie est désormais classée au 80e rang mondial. «Elle gagne 29 places par rapport à l'année dernière», a fait remarquer le ministre de la Poste et des Télécommunications Brahim Boumzar dans un tweet sur lequel il a partagé ce rapport. L'Algérie est désormais à la 4e place sur le continent. Elle est devancée par l'Afrique du Sud, l'Île Maurice et la Tunisie. Ce qui dénote de l'importance qu'est en train de prendre le commerce électronique dans le pays. Cela est d'autant plus vrai depuis le début de la crise sanitaire du Covid-19 où l'on a enregistré un véritable «boom», favorisé par les restrictions des interactions sociales et la fermeture de certains commerces. Le commerce en ligne est donc apparu comme la meilleure alternative pour respecter les mesures de confinement et de distanciation sociale, tout en permettant à certaines activités commerciales de survivre. Sites de ventes en lignes ont fleuri à travers les quatre coins du pays. Même les boutiques physiques se sont mises de la partie en lançant leurs modules d'E-commerce. La logistique, qui était l'un des grands freins du développement de cette activité, a commencé à se mettre en place. Doucement, mais sûrement, on a vu des sociétés de livraison voir le jour. Même les sociétés de VTC se sont reconverties dans ce type de services. Ce qui a fait baisser considérablement les prix de ces prestations. On croyait alors assister à la vraie «naissance» de ce commerce «new âge» dans le pays. Presque un an après, l'effet «Covid» a disparu, tout comme de nombreux sites et applications de ventes en ligne. Les leçons de cette période charnière n'ont pas été retenues. On n'a même pas su capitaliser ce qui a été fait durant les mois du premier confinement. En fait, il ne faut pas se mentir. Le e-commerce en Algérie reste un grand «souk» dominé par des pages de ventes sur les réseaux sociaux. Il n'y a presque aucune traçabilité sur la qualité des produits, mais surtout aucune retombée sur l'économie nationale. Rares sont les «marketplaces» qui ont réussi à s'imposer. Beaucoup sont mort-nées alors que d'autres souffrent de la concurrence imposée par un mastodonte continental. Les raisons de l'échec de cette mise en orbite sont diverses. Il y a bien évidemment la généralisation du e-paiement qui reste en suspens depuis des décennies, tout comme la qualité de l'Internet qui fait défaut. La bureaucratie et le manque de mesures d'encouragement font que la plupart des acteurs du domaine préfèrent rester dans le circuit parallèle. Ce qui ne favorise pas l'émergence d'un véritable écosystème pour le commerce en ligne dans le pays. Pourtant, ce ne sont pas les compétences qui manquent et encore moins la demande. Ce rapport, qui rend tant fier le ministre, ne doit pas être l'arbre qui cache la forêt. Car s'il montre les potentialités du marché algérien, les indicateurs pris en considération ne reflètent pas la réalité. «L'indice du commerce électronique grand public (B2 C) établi par la Cnuced, institution spécialisée de l'ONU, classe 151 pays dans le monde, dont 43 pays africains, en mesurant leur aptitude à faire des achats en ligne», est-il expliqué à la fin dudit document.
«L'indice repose sur quatre indicateurs: pénétration bancaire ou d'argent mobile, utilisation d'Internet, disponibilité des serveurs Internet et fiabilité des services postaux», ajoute la même source. Et, d'emblée, le rapport note une «disparité des indicateurs de base et des achats réels» en Afrique. Cela est d'autant plus vrai en Algérie avec les millions d'achats effectués sur les sites étrangers, notamment le chinois Aliexpress grâce aux cartes de paiement en ligne Paysera qui ne mettent que quelques minutes pour être délivrées. Il s'agit là des deux principaux indicateurs du rapport. Ce qui a véritablement «boosté» le classement de l'Algérie. C'est donc toujours le «grand souk»...

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