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Un site dédié à la nouvelle Constitution

Bonne initiative, mais un peu tardive

Le site aurait pu jouer un rôle majeur dans l'explication de la nouvelle Constitution, s'il avait été lancé avant le début de la campagne référendaire.

La campagne référendaire prendra fin dans moins d'une semaine. Même si le contenu de la révision constitutionnelle a connu une assez large diffusion à travers les médias lourds, notamment sur les aspects les plus importants de la Loi fondamentale, ce n'est que très récemment que le document portant révision de la Constitution a été mis en ligne.
En effet, depuis avant-hier, les Algériens peuvent enfin consulter l'intégralité du projet d'amendement, puisque un site Internet lui a été dédié (constitution2020.dz). De consultation assez simple et très pratique, ce site permet aux visiteurs de visualiser tous les articles qui ont connu une réécriture, ainsi que ceux qui ont été laissés en l'état et ceux qui ont été partiellement modifiés. Il est donc possible pour les Algériens de se faire leur propre avis sur les amendements apportés à la Constitution de 2016.
À l'origine de cette intéressante initiative, le Comité d'experts chargé de la révision constitutionnelle va jusqu'à proposer aux citoyens de «soumettre toute question ou demande d'éclaircissement au sujet du projet de loi portant amendement de la Constitution via le site électronique créé à cet effet», rapporte un communiqué du Comité. L'espace «contact» intégré dans le site et mis à la disposition des citoyens pour poser des questions, transmettre d'éventuels commentaires ou remarques, sert de lien direct entre les Algériens et les rédacteurs du projet de révision constitutionnelle.
À travers ce site, le Comité d'experts a véritablement mis la nouvelle Constitution à hauteur du citoyen. «Le projet de révision de la Constitution soumis à référendum le 1er novembre 2020, constitue la principale priorité du mandat du président de la République Monsieur Abdelmadjid Tebboune.
La Constitution constitue en effet, la pierre angulaire dans le processus de changement institutionnel et politique souhaité par le peuple algérien et exprimé de manière forte à travers le Hirak, lit-on dans la page d'accueil, histoire de situer les enjeux politiques et rappeler aux Algériens les ambitions véritables du président de la République.
On aura déduit à travers l'ouverture de ce site Internet, la volonté sincère du Comité d'experts et par-delà, du chef de l'Etat, d'associer l'ensemble de la communauté nationale au débat sur la nouvelle Constitution. Il reste, cependant, que ce site était annoncé par les plus hautes autorités du pays lors de la réception de la première mouture de la Constitution.
La Présidence avait distribué quelque 700 exemplaires aux partis, associations et personnalités nationales. lors d'une conférence de presse, le ministre-conseiller à la Communication et porte-parole de la présidence de la République avait confirmé à l'époque, une prochaine publication sur Internet du texte intégral de la mouture finale.
La présidence de la République a donc tenu parole, mais force est de constater un sérieux glissement dans les délais.
Le site aurait pu jouer un rôle majeur dans l'explication de la nouvelle Constitution et contribuer à l'éclairage de l'opinion publique, s'il avait été lancé avant le début de la campagne référendaire. À moins de 10 jours du vote, on voit mal ce formidable espace de dialogue avec le Comité d'experts remplir totalement sa mission. Et pour cause, outre le temps nécessaire pour que les Algériens le découvrent et en l'absence d'une véritable campagne de promotion, il y a malheureusement de fortes chances que beaucoup de citoyens passent à côté d'un formidable outil susceptible de leur apporter des explications objectives et fondées sur le pourquoi de cette révision constitutionnelle. Censé, comme le soulignent ses concepteurs, renforcer le «processus démocratique fondé sur le pluralisme politique, l'alternance au pouvoir et la séparation effective entre les pouvoirs et leur équilibre», le site de la nouvelle Constitution n'aura que peu d'impact sur la scène nationale. Dans les quelques jours qui nous séparent du
1er novembre, il faut rattraper le temps perdu et peut-être glaner quelques visiteurs. Pourquoi pas?

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