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Au millieu d’une foule déchaînée

«Ils doivent payer pour leurs crimes, c’est a cause d’eux que notre pays est aujourd’hui dans le chaos. Ils ont dilapidé toutes les richesses du pays pendant 20 ans et plus.»

Electrique, est le qualifiant le plus approprié pour l’atmosphère qui régnait ce lundi matin, autour du tribunal de Sidi M’hamed, où une foule déchaînée était venue dans l’espoir d’assister au procès des deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, impliqués dans des affaires de corruption dans le secteur de l’automobile. Devant un dispositif de sécurité imposant et organisé de façon à rendre les accès du tribunal inaccessibles, les citoyens venus en nombre, ont eu juste l’occasion de voir les fourgons de police arriver avec les accusés, avant de se rassembler en face de l’entrée principale du tribunal, en scandant avec force des slogans connus, contre la « bande », « klitou elbled ya sarakine », « ya Ali Ba3ou el bled ».
En dépit du jalonnement des éléments de la police de part et d’autre des artères du tribunal, les dizaines de citoyens venus voir Ouyahia et Sellal dans le box des accusés, se sont contentés d’exprimer leur rage «ils doivent payer pour leurs crimes, c’est à cause d’eux que notre pays est aujourd’hui dans le chaos. Ils ont dilapidé toutes les richesses du pays pendant 20 ans et plus. Nous voulons que justice soit rendue, car c’est l’argent du peuple et l’avenir de nos enfants qui ont été volés», nous confie un citoyen devant l’entrée du tribunal. Un peu plus loin, c’est une vieille dame, entourée de jeunes manifestants brandissant des pots de yaourt, qui crie sa colère « on a donné notre jeunesse pour ce pays, on a combattu pour que nos enfants vivent libres dans leur pays, et non pas pour laisser ces voleurs pendre en otage l’avenir de nos jeunes et vendre le pays au plus offrant».
Il faut dire cependant que la placette située en face de l’entrée du tribunal, s’est transformée en quelques heures, en tribune où les avis et les opinions des manifestants s’entrechoquaient, témoignant d’une prise de conscience évidente de la situation, mais aussi, d’une colère difficilement contenue, «il faut reformer la justice, qui a commencé à se libérer et nous lui faisons confiance, surtout que l’élection et la venue d’un président élu par le peuple, va lui donner plus de force et de transparence. Nous devons poursuivre cette voie de sortie de crise pour pouvoir passer à une légitimité qui nous permettra de construire le pays sur de bonnes bases», nous livre un manifestant. Alors que la terrasse du café situé sur la même placette, s’est transformée en plusieurs petites tables rondes où les prévisions et les analyses sur la situation n’ont pas tari d’arguments «ce ne sont pas les seuls responsables, il y a des dizaines de fonctionnaires qui sont responsables de cette situation, il faut tous les juger. Nous avons besoin de voir la justice prendre son cours pour rétablir la confiance entre les citoyens et l’administration judiciaire». Cependant, devant l‘autre accès du tribunal, les journalistes, regroupés à quelques pas de l’entrée, ont dû prendre leur mal en patience et attendre devant le cordon des policiers, des heures entières, pour finalement entrevoir furtivement, l’arrivée et le départ des accusés, sans aucune possibilité de pouvoir les approcher ou même de voir leurs visages.
Par ailleurs, il est à noter que malgré l’importance du déploiement des forces de l’ordre, la liberté de circuler et l’absence d’intervention des éléments de la police, ont contribué à maintenir l’ordre et le calme devant une tension hautement palpable. C’est dans cette ambiance de contestation et de ressentiment que nous apprenons la décision du report du procès pour demain. Une information qui a dans un premier temps, enflammé la foule, avant que celui-ci ne se disperse peu à peu, après le départ des fourgons de police, ramenant les accusés à la prison d’El Harrach, et signant la fin de l’acte 1 du procès tant attendu par la population.

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