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Un immense chantier attend Abdelmadjid Tebboune

Au boulot !

L’Algérie a le dos au mur et ne pourra plus se cacher derrière sa rente pétrolière.

Tout le monde en Algérie s'accorde sur le fait que l'élection présidentielle n'est pas une fin en soi. Lors de la campagne électorale et à l'occasion de sa première conférence de presse, le président élu a clairement mis en évidence le fait que sa mandature ne sera pas de tout repos. Contrairement aux autres présidents de par le monde, qui désignent leur première capitale étrangère à visiter, Abdelmadjid Tebboune a affirmé que l'essentiel de sa mission était tournée vers l'Algérie profonde. Il visitera, a-t-il insisté, un maximum de douars. Il ira au plus près des citoyens, pour tâter le pouls de la société sans doute, pour écouter les attentes des Algériens, mais aussi pour apporter l'Etat jusqu'au perron des maisonnettes les plus modestes du pays. Renouer le lien fragilisé entre l'Etat et l'ensemble des Algériens est visiblement la mission qui lui tient à coeur.
Le président élu a certainement conscience de la crise de confiance qui «pourrit» l'ambiance dans une République, fracturée par une succession de mésententes, mais surtout par l'absence d'une figure unificatrice du peuple. Lorsqu'il était ministre de l'Habitat, à l'instar de ses collègues du gouvernement, il apportait un peu d'Etat dans ses visites de travail à l'intérieur du pays, mais c'était visiblement insuffisant.
Les Algériens étaient en attente d'une autre personne, celle qui, par la volonté du peuple, incarne l'Etat. Cette absence prolongée de la «figure de la République» est certainement, en partie en tout cas, à l'origine du «soulèvement» citoyen du 22 février dernier. Il y a dans l'attitude du chef de l'Etat, une réelle prise de conscience quant à ce déficit qu'il va falloir combler, le plus tôt possible.
Il reste que le fait de donner un visage à la République n'est pas une fin en soi. Et cela, tout le monde en convient. Et Abdelmadjid Tebboune, en premier, sait que la tâche d'un président en Algérie, dans le contexte actuel, ne se résume pas à faire de la figuration. Les attentes des élites politiques, des classes moyennes et des couches défavorisées sont tellement fortes qu'il n'est absolument pas évident pour n'importe qui de trouver des remèdes aux maux qui rongent le pays. Abdelmadjid Tebboune n'est pas à la tête de l'Etat pour porter une réforme ou deux. Il s'agit d'un des chantiers les plus importants que l'Algérie ait eu à affronter depuis l'indépendance du pays. Pour des raisons historiques évidentes, le nouveau président devra obligatoirement faire face à des situations qui, au fil des ans, sont devenues inextricables. Beaucoup de poussière a été mise sous le tapis et la mandature de Abdelmadjid Tebboune consiste justement à soulever ce tapis pour nettoyer les conséquences de plusieurs années d'hésitation et d'absence de courage politique. L'Algérie a le dos au mur et ne pourra plus se cacher derrière sa rente pétrolière.
Les Algériens, pour leur part, savent aussi tout cela. N'étant pas aveugles, ils ont vu la descente aux enfers de leur pays durant les années 90 et son redressement quelque peu chaotique, avec les tares que l'on sait et le déficit institutionnel qui en est résulté.
Réparer la République ne sera pas une promenade de santé. Et les premières réactions de certains leaders de l'opposition le démontrent. Mais autant que les institutions, il va falloir également soigner une économie malade, calmer un front social bouillonnant, redresser un système éducatif fragilisé par des luttes idéologiques... Bref, tout est à revoir et tout paraît prioritaire.
Les Algériens ne vivent pas sur une autre planète et sont conscients que «les grincements» sociaux et idéologiques seront désagréables dans les prochains mois. Mais dans leur grande majorité, ils prennent la mesure de la tâche et il suffirait d'une bonne entame de mandature pour qu'ils accordent au nouveau président le bénéfice de la bonne volonté. Devant l'immensité de la tâche, il est impossible pour le chef de l'Etat de déployer un processus qui dégagerait des résultats dans l'immédiat. Il est donc obligé de montrer des signaux. Et si les Algériens les jugent positifs, ils attendront leur concrétisation sur deux ans, voire plus.

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