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Appel au dialogue par l’armée et «fetwa» du Conseil constitutionnel

Au bord du «Deal»

Le refus de voir les 2 B jouer un rôle dans la présidentielle, n’interdit pas de chercher un mécanisme à même de rendre la chose possible.

Les partis politiques, les organisations de la société civile et les personnalités nationales continuent à réagir à la décision du Conseil constitutionnel d’accorder une rallonge au mandat du président de l’Etat à l’effet de le missionner pour organiser une autre élection présidentielle. Certains approuvent et lisent l’absence d’un délai préalable à l’organisation du scrutin, comme une volonté de donner toutes ses chances au processus de dialogue auquel avait appelé le chef d’état-major de l’ANP. D’autres y voient, au contraire, une manœuvre pour donner au système le temps de se retourner pour «cadenasser» le processus, en misant sur un probable essoufflement estival du mouvement populaire.
Entre ces deux approches, les Algériens qui soutiennent majoritairement l’aspiration pour une nouvelle République plus démocratique, se perdent dans les déclarations trop optimistes ou carrément défaitistes des milieux politiques.
En effet, au moment où l’on s’attendait à un frémissement de la scène nationale au lendemain de l’annulation du scrutin du 4 juillet prochain, ce qui vaut une grande victoire du mouvement populaire, c’est l’éternel «chahut» politicien qui refait surface avec, comme toile de fond, la «peur bleue» des partis de décevoir la rue.
Résultat des courses : le pays a perdu plus de 48 précieuses heures en «chamaillerie» sur les symboles du système et ceux du Hirak. Les principales formations politiques, réunies lundi dernier, sont restées scotchées sur l’exigence du départ des «2B» comme préalable incontournable à toute idée de dialogue. Exit donc les concessions évoquées par Ahmed Gaïd Salah dans son dernier discours. Ou alors, les leaders de l’opposition estiment que c’est à l’Etat d’en faire, histoire de «montrer patte blanche». Sauf que pour espérer rapprocher les points de vue à travers des «concessions réciproques», il reste impératif de s’asseoir à une même table.
Chose que les partis, qui s’étaient retrouvés au siège du parti de l’Union des forces démocratiques et sociales (Ufds) semblent ne pas considérer comme prioritaire. Cette attitude qui tranche avec les appels au dialogue de l’armée, relève de la manœuvre politicienne, en ce sens que les partis d’opposition travaillent sur le principe des rapports de force et craignent par-dessus tout «décevoir» les manifestants des vendredis. Cette lecture que l’on se refuse à faire dans les milieux de l’opposition, de peur de perdre de la crédibilité aux yeux de l’opinion nationale, finira fatalement par être faite par les Algériens. Ces derniers, souverains et acteurs majeurs de l’actualité du moment, ont dressé les lignes rouges, mais ne sont certainement pas fermés à un argumentaire qui tiendrait la route.
Le refus de voir les 2 B jouer le moindre rôle dans le prochain scrutin, n’interdit pas de chercher un mécanisme à même de rendre la chose possible, tout en veillant à la stabilité du pays. Il faut dire que comme Ahmed Gaïd Salah ne tient pas à la personne de Bensalah ou de Bedoui, mais aux institutions qu’ils incarnent, la rue ne fait pas de ces personnalités des «pestiférés». Les slogans sont certes durs, mais tout le monde sait qu’il faut quelques préalables pour parvenir à l’objectif d’organiser une présidentielle sans y associer le système et ses symboles. Aussi, l’entêtement des partis à ne voir que l’aspect superficiel de la revendication populaire, fait perdre au pays un temps précieux et augmente les risques d’une dislocation, dont les prémices se sont fait jour, à travers la prise de bec entre Makri et Tabbou.
La solution à la crise institutionnelle passe immanquablement par le dialogue. Celui-ci devant être inclusif, comme le relèvent beaucoup de personnalités nationales, reste le seul moyen d’entrevoir une solution à la crise. Mais si tout le monde semble tout à fait d’accord sur ce principe, force est de constater qu’une partie de la classe partisane donne l’impression de manquer cruellement d’imagination ou de courage politique nécessaire pour débloquer une bonne fois pour toutes la situation. Au lieu de voir dans le dialogue une opportunité d’installer les bases de la nouvelle République, l’opposition donne la désagréable impression de n’être pas issue de ce peuple. Elle en a peur. Elle attend ses instructions au lieu d’en être la locomotive.

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