Attar à la manœuvre

Le secteur de l'énergie, colonne vertébrale de l'économie nationale, se met en ordre de bataille. De nouveaux défis doivent être relevés. L'Algérie est fermement décidée à s'ouvrir d'autres fronts que celui du pétrole qui lui assure l'essentiel de ses revenus. Les crises cycliques que traverse le marché de l'or noir, qui se caractérisent par des chutes de prix vertigineuses, la mettent cependant dans un état de stress permanent au point de déclencher des crises financières dévastatrices, comme c'est le cas actuellement avec celle provoquée par le Covid-19. Les finances du pays ont été mises à rude épreuve à chaque dégringolade des prix du pétrole. C'est le cas depuis 2014. Les réserves de change, qui avoisinaient les 200 milliards de dollars fin 2013 doivent se retrouver autour des 40 milliards de dollars d'ici la fin de l'année. L'Algérie ne peut qui certes, se passer de ce pilier de son économie, doit cependant, impérativement, y réduire sa dépendance. Une nouvelle stratégie énergétique s'impose. C'est ce à quoi s'attelle le nouveau ministre de l'énergie. Une feuille de route sectorielle portant sur les principaux axes de la stratégie énergétique regroupant les actions, les engagements et des délais de mise en oeuvre est en cours de préparation, a indiqué le 10 juillet un communiqué de son département qui a fait suite à une réunion qui s'est tenue la veille. Elle a regroupé le gotha du secteur: les présidents des agences Alnaft, ARH, la Creg et le P-DG de Sonatrach. Que s'est-il dit?
«Cette réunion a été consacrée à la présentation du secteur de l'énergie qui constitue la locomotive de l'économie nationale et la préparation d'une feuille de route sectorielle à court, moyen et long terme qui portera sur les principaux axes de la stratégie énergétique avec la définition des actions, des engagements et des délais de mise en oeuvre de ces actions, dans le cadre du programme d'action du gouvernement et des orientations de Monsieur le président de la République», indique le document du ministère de l'Energie publié vendredi dernier. Une opportunité pour mobiliser les troupes du nouveau patron du secteur. «Toutes les synergies et les compétences afin de relever les défis qu'affronte le secteur dans l'objectif de contribuer au développement économique et social du pays doivent être mobilisées», a indiqué Abdelmadjid Attar qui a rappelé les objectifs primordiaux assignés au secteur. L'approvisionnement du marché national en produits énergétiques (tous types confondus), le renforcement des capacités de production et la préservation des parts de marché à l'exportation, ont été cités par le successeur de Mohamed Arkab. La nécessité à satisfaire dans les plus brefs délais les milliers de demandes des agriculteurs et des industriels pour le raccordement en énergie électrique et gaz naturel, afin de contribuer à la création de milliers d'emplois et de valeur ajoutée susceptible de créer de la richesse et de contribuer ainsi massivement au développement social et économique du pays, est une des priorités de l'ex-patron de Sonatrach. Parmi les problèmes auxquels va être confronté le secteur à plus ou moins long terme il y a celui de ses gisements qui arrivent à maturité alors qu'il n'y a pas encore eu de découverte majeure qui puisse assurer la relève. Quels sont les directives du ministre à ce propos? «Il faut développer le plus rapidement possible les gisements qui ne le sont pas encore, ainsi que toutes les autres catégories de réserves probables et possibles dont le potentiel est important», a souligné Abdelmadjid Attar qui compte sur l'attraction de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, dont les textes d'application ne sont pas encore finalisés pour faire la promotion d'un domaine minier sous- exploité, qui regorge de ressources. Un secteur qui doit voir du monde se bousculer au portillon