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Le président de la République Abdelmadjid Tebboune à la France:

«Affrontons le devoir de mémoire!»

Ce problème qui hypothèque les relations entre les deux pays doit être abordé sans haine, a déclaré le chef de l'Etat.

Evoquer un sujet aussi sensible que celui de la mémoire revient à convoquer l'histoire tragique qui lie l'Algérie à la France. Celle d'une colonisation barbare, sauvage qui a réduit les Algériens à la condition de sous-hommes. Et lorsque cela est fait à la veille d'un 5 Juillet, jour de la célébration de leur indépendance cela revêt un caractère hautement symbolique. C'est ce qui s'est produit le 4 juillet lors d'une interview accordée par le président de la République à la chaîne TV publique française France 24. La question était inévitable.

Crime
Comment l'aborder? «Avec le président Emmanuel Macron, nous devons, sans aucune animosité, sans haine et dans le respect le plus total des deux Etats, affronter le problème de la Mémoire qui hypothèque beaucoup de choses dans les relations entre les deux pays», a indiqué le chef de l'Etat dans un entretien exclusif au média français. «Le président Macron a eu le courage de dire que la colonisation était presque un crime contre l'humanité, ce que d'autres n'ont pas dit», a souligné le premier magistrat du pays qui a rappelé qu'à ce propos «l'Algérie a déjà reçu des demi-excuses» de la part du successeur de François Hollande. Le rapatriement des crânes des 24 combattants algériens contre la France coloniale «était une nécessité pour l'Algérie qui accorde une grande importance à la question de la mémoire» a signifié Abdelmadjid Tebboune au journaliste de France 24. Il s'agit à présent de «faire un autre pas» dans le sens de l'apaisement, d'autant plus qu'en France on parle de «mass-acres» du 8 mai 1945 en Algérie», ce qui était prohibé auparavant, a ajouté le locataire du palais d'El Mouradia. Emmanuel Macron et la France doivent-ils présenter des excuses au peuple algérien? «Nous le souhaitons car cela va permettre d'apaiser le climat et le rendre plus serein pour des relations économiques, politiques, culturelles et de voisinage plus serein», a répondu le président au journaliste Marc Perlman diplômé de Sciences Po Paris et de la Columbia université, qui l'a questionné à ce sujet. «Avec le président Macron, nous pouvons aller loin dans l'apaisement et le règlement du problème de la mémoire. C'est un président très honnête, sincère et très propre du point de vue historique. Il veut apaiser la situation et permettre à nos relations de retrouver leur niveau naturel», a souligné le président de la République. «L'Algérie qui était une ancienne colonie de la France, il y a 58 ans, est à présent un Etat qui influe sur son environnement, un Etat-pivot dont la parole compte dans le concert international» a-t-il fait remarquer à la chaîne tv. Une opportunité pour le journaliste de France 24, spécialiste de politique française, du Moyen-Orient et de l'Afrique, pour aborder le conflit libyen.

Hirak
À ce propos, le président Tebboune a réaffirmé «la nécessité de parvenir à un cessez-le-feu qui permettra la reconstruction de l'Etat libyen sur des bases de légitimité populaire, au risque de voir transposer en Libye le schéma syrien». Le risque de voir la Lybie devenir un temple du terrorisme est à prendre au sérieux. «Pour le moment les tribus libyennes sont restées sages, mais si elles décident de se défendre et donc de s'armer, on s'acheminerait vers le schéma somalien et la Libye risque de devenir un sanctuaire terroriste», a prévenu le chef de l'Etat. Quant à la situation interne, elle ne pouvait être évoquée, appréhendée sans évoquer la crise sanitaire mondiale actuelle d'autant plus que le Covid-19 a chamboulé tous les agendas. À commencer par celui concernant la révision de la Constitution. Le nouveau texte de la Loi fondamentale devait être soumis à un référendum en juin dernier. Qu'en est-il? «Je pense que si la pandémie de coronavirus s'atténue, on peut aller vers un référendum à la rentrée sociale, soit vers septembre ou octobre», a indiqué le premier magistrat du pays. Quel type de régime sera adopté? «Le modèle sera totalement algérien», a répondu Abdelmadjid Tebboune à Marc Perlman tout en précisant que ce sera «un régime semi-présidentiel qui donnera énormément d'autorité aux élus». «On est aussi en train de mettre des verrous qui interdiront à l'avenir tout glissement vers le pouvoir personnel», a-t-il ajouté. Interrogé sur d'éventuelles libérations de «personnalités du Hirak», le chef de l'Etat Tebboune a affirmé qu'il exercera «en tant que président ses prérogatives constitutionnelles de grâce chaque fois que cela est nécessaire». Il est «possible de libérer d'autres personnes car l'Algérie va vers une période qui nécessite l'effort de tous les Algériennes et les Algériens», mettant l'accent sur «un climat plus apaisé qui permette d'aller vers les changements, notamment la Constitution» a t-il annoncé. Quant à l'option d'aller vers le FMI, le chef de l'Etat l'a balayé d'un revers de la main. «L'Algérie dispose de réserves de change qui ne sont pas énormes, mais qui lui permettent de passer le cap d'une année à deux ans», a souligné Abdelmadjid Tebboune qui n'a pas exclu une éventuelle visite à Paris ou celle du président Macron à Alger.

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