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A quoi servent les députés?

L’Hémicycle du palais Zighoud Youcef est une chambre d’enregistrement où on fait semblant de faire de la politique.

Les députés de l’Assemblée populaire nationale n’ont pas dérogé à leur tradition qui consiste à charger le Premier ministre. Considérant que leur rôle consiste à ne trouver que des tares à tout ce qui vient de l’Exécutif, les élus de la nation ont donc récolté tout ce qui s’est dit ces derniers jours de mal sur le plan d’action pour le déverser face aux quelques collègues qui ont daigné participer au débat, d’hier.
Le financement du projet, l’absence de chiffrage, imprécision des objectifs assignés audit plan et autres critiques qui relèvent des lieux communs, dont les députés ont habitué les Algériens, ont été balancés à la figure du Premier ministre. Il se trouve cependant qu’aucun intervenant ne semblait vraiment trouver dans son propos ou celui du Premier ministre, matière à ébaucher une quelconque alternative aux propositions du gouvernement. Un débat a bel et bien eu lieu, mais à quel fin, sommes-nous tentés de dire. Les mêmes députés qui ont «descendu» le plan d’action de Ahmed Ouyahia, et bien entendu celui de Abdelaziz Djerad, ont simplement «récidivé», sans apporter un véritable éclairage à l’opinion nationale, ni un début de pensée sérieusement critique. L’hémicycle du palais Zighoud Youcef n’a donc pas brillé, hier, mais a donné une pâle copie de ce qu’il a toujours été, à savoir une chambre d’enregistrement où on fait semblant de faire de la politique.
Le propos n’est certainement pas de remettre en cause le pouvoir législatif, mais de constater simplement que le régime hyper-présidentialiste n’apporte que peu d’alternative au Parlement, dont les membres semblent tenus à l’obligation de tout critiquer et ne pas véritablement contrôler le travail de l’Exécutif. En fait, à voir l’attitude des députés, théoriquement libérés du poids de la tutelle présidentielle, en ce sens qu’ils étaient totalement en dehors du dernier processus électoral, l’on ne peut que regretter une posture faussement intéressée par l’action du gouvernement. Cet intérêt simulé, illustre parfaitement l’absence de tout enjeu politique réel dans les propos des uns et des autres.
On aura compris, à travers cette «mise en scène» parlementaire, toute l’urgence d’un amendement de la Constitution qui obligerait l’Exécutif à être très attentif aux remarques du législatif et mettrait ce dernier sérieusement au travail pour mériter la confiance de la société. Et pour cause, la mission d’un élu de la nation ne doit pas se limiter à rédiger l’équivalent de 5 minutes d’intervention devant les caméras de la télévision pour gêner le gouvernement. Comme les ministres doivent mériter leur salaire et astreints à une obligation de résultat, les députés doivent être soumis à un examen de leurs électeurs, et pas seulement lors des élections législatives.
Cela pour dire que la longue «pièce de théâtre» que nous ont offerte les acteurs du palais Zighoud Youcef n’intéresse pas l’opinion publique, même lorsque les interventions concernaient des localités enclavées du pays. Le rôle d’un député est d’interpeller le gouvernement, mais c’est aussi de travailler avec les autorités locales pour faire en sorte à ce que l’argent débloqué dans le cadre des Plans communaux de développement soit effectivement consommé. Or, ce qu’on voit sur le terrain est tout autre. Il ne s’agit pas de crier à partir de son confortable siège de député pour mériter son salaire. La mission d’un élu est plus qu’un métier, c’est une vocation.

De Quoi j'me Mêle

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