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Fakhfakh annonce la composition du gouvernement tunisien

Une fronde avant l’orage

La Tunisie attend avec une impatience mêlée de crainte l'annonce du gouvernement qui devait être faite, hier, en début de soirée, par Elyès Fakhfakh après de multiples rebondissements et des rumeurs plus ou moins folles selon lesquelles les pressions du parti islamiste Ennahdha lui auraient permis d'arracher six portefeuilles ministériels et, surtout, d'imposer la présence de trois ministres proches de Qalb Tounes dont le président Kaïs Saïed ne voulait pas entendre parler. Là, les rumeurs sont une chose et la réalité en est une autre. En dernière minute, des communiqués sont tombés qui disent toute la complexité de la tâche à laquelle le chef du gouvernement désigné Elyès Fakhfakh est confronté.
D'une part, c'est Nabil Karoui, président de Qalb Tounes, qui indique, dans un post partagé, hier, en début d'après- midi, sur les réseaux sociaux qu'il a décliné l'invitation du chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh. «J'ai été invité à me rendre à Dar Dhiefa à 14h30 pour m'informer sur la composition du gouvernement et l'invitation a été déclinée par respect pour les militants et les électeurs de Qalb Tounes», a souligné Nabil Karoui, en ajoutant: «Nous ne sommes pas concernés par ce gouvernement et refusons le processus adopté pour sa formation».«Le bloc de Qalb Tounes ne votera pas pour le gouvernement du chef du gouvernement désigné, Elyes Fakhfakh, et confirme ainsi qu'il n'appartient pas à la coalition gouvernementale» a, de son côté, souligné le parti.
Ils n'auront pas été les seuls. La présidente du PDL, Abir Moussi, a elle aussi révélé, dans un post partagé sur les réseaux sociaux, hier, avoir décliné l'invitation du chef du gouvernement Fakhfakh.
«J'ai été invitée par Elyes Fakhfakh pour me rendre à Dar Dhiefa à 15h afin d'être informée de la composition du nouveau gouvernement et je le redis une millième fois, nous ne sommes pas concernés par le processus de formation du gouvernement», a-t-elle écrit.«Nous n'avons pas pris part à leurs discussions, nous n'avons pas répondu à leurs invitations et nous ne sommes pas concernés par le partage du gâteau. Nous voterons contre leur gouvernement et basta!», s'est indignée Mme Moussi.
Tout cela bien avant que Elyès Fakhfakh ne puisse entamer sa conférence de presse, prévue aux alentours de 18 heures, mais ces évènements prouvent sans conteste que les tentatives d'Ennahdha pour imprimer une autre texture à la démarche initiée par le président Saïed n'ont pas été fructueuses, contrairement à tout ce qui se murmurait, ici et là. De rebondissements en reports contraints et forcés des conférences de presse annoncées avec tambours et trompettes, la saga de la formation d'un gouvernement est donc loin de sa conclusion et d'aucuns pensent même que Fakhfakh est en train de foncer droit dans le mur de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) où la coalition des partis concernés par la distribution des portefeuilles risque d'être insuffisante pour lui éviter l'échec quant au vote de confiance. Et pour cause, outre qalb Tounes et le Parti démocrate libre (RDL) d'Abir Moussi, il faudra compter avec le vote de Tahya Tounes, présidé par l'ancien chef du gouvernement, Youssef Chahed, fort mécontent de la tournure des évènements et des entourloupes d'Ennahdha dont il pense qu'elles se faisaient à son détriment.
Et quand on sait que le Majless Echoura d'Ennahdha, en conclave depuis vendredi, a averti qu'il ne votera pas, lui aussi, la confiance si le gouvernement d'Elyes Fakhfakh ne prend pas en compte son attachement à un gouvernement représentatif des courants politiques et privilégie des candidatures sans assises électorales concrètes, on comprend que la Tunisie n'est pas enfin au bout de ses peines.

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