{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Mort d’Abou Bakr al-Baghdadi,

Un succès qui ravive les interrogations

La mort d’Abou Bakr al-Baghdadi, chef du groupe autoproclamé Etat islamique (EI), tué dans la nuit de samedi à dimanche dans la région d’Idlib, en Syrie, au cours d’un raid des forces spéciales américaines, rappelle celle du chef d’Al Qaïda, Oussama ben Laden, en 2011, à Abou Tabad, au Pakistan. C’est incontestablement un fait marquant dans la lutte contre le terrorisme, dont il faut mesurer l’impact à la fois psychologique et politique sur les adeptes de cette mouvance toujours vivace en Irak, en Syrie mais également en Libye et dans d’autres pays de la région maghrébine et sahélienne. Conséquence terrible des errements du président américain Georges Bush quand il a envahi l’Irak et détruit jusqu’aux symboles de son antiquité et de son histoire contemporaine, l’avènement de Daesh revêt une symbolique qui transcende la vie même de ses chefs et ce n’est donc pas avec la mort d’Al Baghdadi qu’on peut croire que l’Etat islamique va disparaître sans crier gare. Voilà des années que le combat contre cette mouvance revêt diverses formes, militaire d’abord au gré des affrontements sur divers champs de bataille, souterraine, ensuite, puisque la guerre du renseignement est à son paroxysme, Daesh ayant démontré qu’il sait recourir aux méthodes les plus affirmées ainsi qu’aux techniques sous-jacentes des réseaux sociaux.
La grande question que se posent, aujourd’hui, les états-majors concernés par le bras de fer avec l’organisation terroriste et, plus largement, par la situation conflictuelle en Syrie, et même en Irak où Daesh dispose encore de puissants relais, a trait à la capacité de nuisance du groupe au lendemain de la mort d’Aboubakr al Baghdadi, sachant que l’hydre terroriste est loin d’être vaincue comme l’affirment les Etats-Unis. On comprend à cet égard la prudence, en apparence excessive mais en vérité légitimée par les expériences antérieures, du porte parole du ministère russe de la Défense qui a demandé à voir des preuves irréfutables de l’élimination du chef terroriste avant de donner libre cours à un quelconque enthousiasme. Même si cette prudence a été quelque peu relativisée, peu après, par son homologue du Kremlin, elle n’en montre pas moins le degré de circonspection imposé par de multiples annonces antérieures auquel s’ajoute la multiplicité des revendications quant à la paternité directe et indirecte du haut fait d’armes.
Irakiens, Turcs et Kurdes se sont empressés, en effet, de souligner, chacun de leur côté, leur contribution à l’opération américaine dont les forces syriennes et russes ont eu vent, de manière très limitée.
Daesh connaît, depuis deux ou trois ans, une mutation qui le transforme de nouveau en une organisation clandestine, après avoir rêvé d’un drapeau et d’un territoire sur lequel il a pu asseoir, pour quelque temps, son califat.
Le voilà donc en train de se doter de nouvelles bases, à partir desquelles il lancera des attentats et des attaques-suicides, un peu partout. Il aura beau jeu, en outre, d’exploiter les mêmes raisons qui ont permis son émergence pour continuer à drainer des combattants, fort d’une stratégie occidentale aussi complexe qu’aventureuse, dans la région moyen-orientale. Sa guerre ne va pas s’éteindre avec la disparition d’un chef, aussi emblématique soit-il.
Politique autant que militaire, elle porte en elle le germe d’une sourde révolte contre le diktat des puissances tutélaires qui s’arrogent le droit de disposer des peuples et de leurs richesses comme bon leur semble. Ne serait-ce que de ce point de vue, l’attentisme d’Igor Konachenkov trouve, là, sa pleine justification.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours