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Abderrahmane El Youssoufi

Un messager du Grand Maghreb s'en va

Figure historique du combat mené par les peuples de la région maghrébine, Abderrahmane El Youssoufi a vécu les années du protectorat français, il a côtoyé les trois rois qu'a connus le Maroc, comme il a aimé l'indépendance de son pays avant d'oeuvrer à sa «transition démocratique».

Connu et salué par les peuples du Grand Maghreb pour son inlassable combat en faveur de l'unité et de la solidarité, l'ancien Premier ministre marocain, Abderrahmane El Youssoufi, s'en est allé, vendredi dernier, à l'hôpital El Khalifa de Casablanca, à l'âge de 96 ans. Le leader historique de l'USFP devait subir un examen médical alors qu'il souffrait des suites d'une longue maladie. Sa mort n'est pas seulement une grande perte pour le peuple marocain frère et pour toute sa famille politique à laquelle il a dévoué sa vie entière, elle constitue aussi une perte douloureuse pour tous les partisans de l'Union du Maghreb arabe dont il s'est voulu l'un des bâtisseurs, dès les premières lueurs de la lutte pour l'indépendance des peuples concernés. Militant aussi convaincu qu'assidu, il s'est engagé corps et âme à la concrétisation du programme de l'Istiqlal, puis de l'UNFP qu'il a fondée avec le martyr Mehdi Ben Barka, en 1959. A ce titre, il sera attentif et passionné aux côtés de ses compagnons algériens au plus fort de la guerre d'indépendance nationale.
Figure historique du combat mené par les peuples de la région maghrébine, Abderrahmane El Youssoufi a vécu les années du protectorat français, il a côtoyé les trois rois qu'a connus le Maroc, comme il a aimé l'indépendance de son pays avant de travailler, avec acharnement, à sa transition démocratique à laquelle il était profondément attaché.
Durant des années, il a également subi l'amertume de l'exil politique mais son engagement résolu en faveur de l'émancipation du peuple marocain lui a valu une ascension légitime au pouvoir, puisqu'il incarna, entre 1998 et 2002, la période dite d'alternance. Mais il sera rattrapé par les sombres réalités du Makhzen qui le contraindront à démissionner en 2002 à la fois de son poste de chef du gouvernement et de son propre parti, l'USFP, dont il ne pouvait supporter la vassalité progressive. Abderrahmane El Youssoufi dont l'existence fut souvent porteuse de déceptions mais, malgré tout, marquée par l'inaltérable volonté d'un homme qui croyait sincèrement à la communauté de destin des peuples de la région, a souffert des arrestations arbitraires, en 1960 puis en 1963, puis de l'exil forcé entre 1965 et 1981, avant de devenir le premier opposant du Monde arabe à prendre la tête d'un gouvernement dit d'alternance. Celui qui fut un proche compagnon de Mehdi Ben Barka, l'autre opposant assassiné à Paris par une équipe de tueurs franco-marocains, au su et au vu des plus hautes institutions françaises et marocaines, aura indéniablement laissé son empreinte au fronton de l'histoire, certes balbutiante mais toujours vive, de cette Union du Grand Maghreb arabe à laquelle il croyait, de tout son coeur et de toute son âme. Sa flamme, dès lors, c'est chose certaine, ne s'éteindra jamais.

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