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Racisme en France

Promesse tenue

7700 policiers donnent libre cours à leur racisme sur Facebook. Le ministre français de l’Intérieur, Christophe Castaner, a saisi le Parquet pour une enquête préliminaire.

La sortie du ministre français de l'Intérieur, Christophe Castaner, affirmant devant le Sénat, mercredi dernier, que «chaque faute, chaque excès, chaque mot, y compris des expressions racistes», émanant des forces de l'ordre, fera «l'objet d'une enquête, d'une décision, d'une sanction» aura vite été confrontée à la réalité. En pleine mobilisation à travers le monde, et notamment en France, contre le racisme et les violences policières, un site d'information en ligne, StreetPress, a révélé l'existence d'un groupe Facebook, fort de 7760 membres, tous liés aux forces de l'ordre (police et gendarmerie), qui s'adonnent, régulièrement, à des messages haineux, à la fois racistes et sexistes, stigmatisant en particulier les communautés africaines et musulmanes. Castaner, et c'est tout à son honneur, a donc saisi le parquet de Paris qui a ouvert une enquête préliminaire pour «injure publique à caractère raciste» et «provocation publique à la haine raciale».
Selon Streetpress, ce groupe Facebook dénommé «TN Rabiot Police Officiel», a été créé en 2015, au «bénéfice» des forces de l'ordre. Il est, d'ailleurs, administré par un policier et une civile proche d'un collectif de policiers. En théorie, il s'est attribué une «charte de déontologie», dont la portée n'est rien moins que fallacieuse puisque les propos affichés ne comportent aucune retenue des intervenants qui rivalisent de férocité. Ainsi, les commentaires relatifs aux manifestations récentes du collectif Vérité pour Adama Traoré, mort dans la caserne de gendarmerie à Persan, en juillet 2016, sont-ils des plus «expressifs»: «Paris? J'ai un doute qu'on soit encore en France», assène un adhérent. Un autre ironise: «C'est noir de monde!» pour se voir rétorquer: «Non, c'est noir de merde.» Tandis qu'une policière, férue d'humour, ajoute: «Une sombre histoire?».
Malheur à ceux, plutôt rares mais tout de même présents, qui tentent de modérer ces diatribes. Le délégué général du syndicat Alliance,, Frédéric Lagache, n'hésite pas à parler de «racisme inacceptable. Le policier n'est pas au-dessus des lois. Chacun assume ses propos et, si ça se situe en dehors de la loi, ils seront sanctionnés. On ne peut pas défendre l'indéfendable. Ce qui est valable pour nous est valable pour les autres: ceux qui nous stigmatisent doivent être punis, aussi. Et ceux qui sont en face de nous doivent être irréprochables, aussi». Un discours sans peur ni reproche. Faisant écho à Paris-Normandie et 76-Actu, relayées par Médiapart et Arte radio, des informations à caractère raciste dévoilent la plainte d'un policier noir, à Rouen, victime d'une discussion sur Whatsapp, dans laquelle il était traité par ses collègues de «nègre» tandis qu'une autre collègue était, elle, taxée de «pute à nègre», le tout enrobé d'un fiel antisémite, rarement entendu. «Vu que c'est les juifs et les gauchistes qui dirigent ce pays, on fait en sorte que la fille aille vers le bougnoule ou le nègre. En Angleterre ou en Allemagne, c'est pas comme ça, t'éduques ta fille pour qu'elle continue dans la race aryenne.» (Sic...). Mandatée pour une enquête, l'Inspection générale de la police nationale a demandé le renvoi des policiers mis en cause devant le Conseil de discipline. Castaner a, vraiment, tenu sa promesse. Il semble, en fin de compte, que tout n'est pas pourri dans le royaume de Navarre.

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