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Ce que le monde attend de Joe Biden

Plus jamais, Trump

À la demande de la nouvelle administration Biden, le chercheur maroco-américain Moncef Slaoui, conseiller en chef de l'opération américaine de vaccination «Warp Speed», a dû présenter sa démission. C'est la dernière péripétie d'une dramatique qui se joue aux Etats-Unis où les Démocrates, scandalisés par les évènements qui ont secoué le Capitole et coûté la vie à cinq personnes, n'entendent pas lâcher prise, face au président sortant, Donald Trump.
Hier, également, l'ancien conseiller à la sécurité de Trump, John Bolton, a affirmé que «l'abandon par l'administration Trump des engagements concernant le Sahara occidental est une erreur que l'administration Biden devrait corriger». Largué par l'establishment républicain, confronté à la menace infamante d'une nouvelle procédure de destitution, le milliardaire républicain qui garde le soutien de nombreux élus du parti et de larges franges de la population blanche aux idéaux suprémacistes et racistes, choisit de crier à une «chasse aux sorcières» conduite par Nancy Pelosi.
Jusqu'à la dernière minute, Trump et son clan sont résolus à porter des coups brutaux à tout ce qui peut heurter leurs intérêts et ceux de leurs alliés. Hier, aussi, l'ONG Human Rights Watch a appelé Joe Biden à laisser la justice suivre son cours contre Donald Trump, le mettant en garde contre toute tentative de simplement tourner la page. Ce serait là, dit-elle, «une énorme erreur». «Biden doit permettre aux procureurs professionnels d'aller de l'avant, et de porter devant la justice, les crimes, quels qu'ils soient, qui ont été commis», insiste Kenneth Roth, Dg de l'ONG. Un plaidoyer qui tombe une semaine après l'assaut du Capitole, siège du Parlement fédéral. L' attaque avait choqué le monde entier et entraîné cinq morts.
L'opposition démocrate considère que le président sortant a foulé aux pieds la démocratie, sous ses différentes formes, et commis de multiples infractions à la loi. Dans les dossiers internationaux, il a balayé, avec une morgue rare, les engagements des Etats-Unis, portant un coup fatal à leur crédibilité, aussi bien au Moyen-Orient où sa vindicte contre le peuple palestinien aura atteint des degrés démentiels, qu'au Maghreb où il s'est arrogé la toute puissance de brader un Etat, membre de l'Union africaine, à une occupation coloniale marocaine, acculée par la communauté internationale. Sa reconnaissance de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental illustre la dérive ultime d'une administration qui a sombré dans une démence évidente, au point de vouloir imposer aux Etats-Unis eux-mêmes un mandat qu'on lui aurait volé!
Joe Biden entrera, dans une semaine exactement, à la Maison-Blanche. Il lui faudra éviter de «répéter l'erreur commise par Barack Obama de vouloir voir l'avenir et d'ignorer le passé», insiste HRW. Obama avait renoncé à poursuivre son prédécesseur George W. Bush, dont l'administration avait légalisé la torture, sous prétexte de mener la guerre contre le terrorisme. Non seulement, il s'agira pour le président élu de faire preuve de courage, en réparant toutes les injustices de son prédécesseur, mais il devra, aussi, par-delà le discours de la réconciliation, réaffirmer la prééminence du droit et de la légalité, tant au plan interne que sur le registre international.
Sur de nombreuses questions, le mandat de Donald Trump a constitué un immense désastre et il incombe à Joe Biden d'aller beaucoup plus loin que le simple fait de chercher à recoller les morceaux. Ce que les Américains attendent, ce que le monde attend de Joe Biden, c'est que des mesures soient prises qui empêcheront, définitivement, l'arrivée à la Maison-Blanche d'un autre Trump, de même calibre.
Entre 1977 et 1981, l'ancien président démocrate Jimmy Carter, aujourd'hui âgé de 96 ans, et dont il faut saluer l'immense courage en faveur du peuple palestinien, malgré les coups portés par le sionisme, avait entrepris, pour la première fois dans l'histoire des Etats-Unis, d'inscrire les Droits de l'homme comme le principe fondamental qui guide la politique étrangère américaine. Et il avait tenté de supprimer l'aide militaire à des régimes comme l'Arabie saoudite, l'Egypte et Israël. Profondément choqués par l'attaque contre le Capitole, les Démocrates ont, depuis, accusé Donald Trump d'avoir poussé «au terrorisme intérieur». Majoritaires, les Démocrates ont déjà assez de voix pour que l'acte d'accusation de Donald Trump, pour «incitation à l'insurrection», soit adopté, marquant l'ouverture d'une nouvelle procédure de destitution contre le milliardaire républicain, à une semaine de son départ de la Maison-Blanche, le 20 janvier. Jamais, dans l'histoire des Etats-Unis, un président n'aura été mis en accusation à deux reprises. Selon le New York Times et CNN, le chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell, a exprimé sa «satisfaction de voir les Démocrates passer à l'acte, car il pense que cela permettra au parti de s'en débarrasser plus facilement».

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