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31 civils ont été tués, jeudi, au Mali

Nouvelle tuerie, un an après, dans un village martyr

Le gouvernement et l’armée, soumise ces derniers mois à une succession d’attaques terroristes, n’ont pas désigné les assaillants à Bentia. Les autorités ont, elles, été mises en cause en raison du retrait de l’armée d’Ogossagou.

Le Mali pris dans une spirale de violences intercommunautaires et terroristes a connu une nouvelle journée sanglante avec la mort de 31 civils dans un village déjà visé par une attaque meurtrière un an plus tôt et celle de neuf autres personnes tombées dans une embuscade contre l’armée, également dans le centre du pays. ne trentaine d’hommes armés ont donné l’assaut et semé la mort dans la nuit de jeudi à
vendredi à Ogossagou (centre), où 160 Peuls avaient été massacrés en mars 2019, a dit le chef du village, Aly Ousmane Barry. Trente-et-un villageois ont été tués, selon un nouveau bilan gouvernemental. Plusieurs ont été retrouvés calcinés. Une partie du village a été incendiée. Quelques heures après, neuf personnes ont péri dans un guet-apens tendu à une unité de l’armée à Bentia, dans la région de Gao (centre), a dit le une unité de l’armée à Bentia, dans la région de Gao (centre), a dit le gouvernement dans un communiqué en indiquant sans autre précision que huit des victimes étaient des civils. Un soldat a trouvé la mort dans une attaque distincte à Mondoro, selon l’armée. Les chasseurs traditionnels dogon, déjà incriminés en 2019, ont à nouveau été montrés du doigt par des responsables locaux à Ogossagou sans que rien ne permette de corroborer indépendamment le caractère communautaire de l’attaque dans cette zone reculée frontalière du Burkina Faso. Le gouvernement et l’armée, soumise ces derniers mois à une succession d’attaques terroristes, n’ont pas désigné les assaillants à Bentia.
Les autorités ont, elles, été mises en cause en raison du retrait de l’armée d’Ogossagou quelques heures avant le carnage. «On avait dit aux militaires de ne pas partir et ils sont partis. Ce qui a encouragé les chasseurs traditionnels à revenir», a dit un élu local s’exprimant sous le couvert de l’anonymat pour des raisons de sécurité. Ogossagou avait été visée le 23 mars 2019 par une attaque qui avait coûté la vie à 160 civils. Attribuée à des chasseurs dogon, elle avait été le point culminant de violences intercommunautaires alors en cours dans le centre. Cette région est prise dans un tourbillon de violences depuis 2015 et l’apparition d’un groupe emmené du prédicateur peul Amadou Koufa, qui a largement recruté parmi sa communauté, et rejoint le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance jihadiste du Sahel affiliée à Al-Qaïda, dès sa création en 2017. Les affrontements se sont multipliés entre les Peuls, majoritairement éleveurs, et les ethnies bambara et dogon, qui pratiquent l’agriculture. Ces dernières ont créé des groupes d’autodéfense en s’appuyant sur les chasseurs traditionnels dozos. La principale association de chasseurs dogon, Dan Nan Ambassagou, avait été officiellement dissoute au lendemain du massacre à Ogossagou, mais elle n’a jamais cessé d’opérer.
Outre ces exactions et représailles communautaires, le Mali est en proie à une poussée terroriste qui, partie du nord, a atteint le centre du pays puis le Burkina et le Niger voisins. Dans cette spirale s’est inscrite une explosion de la criminalité de droit commun et du brigandage. Depuis 2012, les violences ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés. Quelque 500 civils ont
été tués dans le centre rien qu’en 2019.
L’armée malienne, quant à elle, a perdu des dizaines de soldats, ces derniers mois. L’un de ses camps, Mondoro, déjà pris pour cible en septembre avec celui voisin de Boulkessi dans une double attaque qui avait fait 40 morts, a de nouveau été attaqué dans la nuit de jeudi à vendredi. Un garde national a été tué. Mercredi, un militaire malien a également été tué à Dialloubé. Cinq terroristes ont été abattus.

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