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Vers un pouvoir civil au Soudan

Militaires et contestation signent un accord «historique»

Dans une capitale soudanaise où se pressent des milliers de dignitaires locaux et étrangers pour célébrer l’événement, l’opinion demeure incertaine quant à la longue marche du peuple soudanais vers une véritable démocratie.

Militaires et représentants mandatés de la contestation soudanaise ont signé hier un accord qualifié d’ « historique », ouvrant ainsi la voie à un transfert du pouvoir aux civils après plusieurs décennies de règne sans partage de l’armée sur les affaires du pays. La population est convaincue que cette avancée, pour laquelle une mobilisation farouche a été menée sans relâche depuis le mois de novembre 2018, va permettre au Soudan d’aspirer à davantage de prospérité et de liberté. Cet accord a été signé par Mohammed Hamdan Daglo, deuxième personnage du Conseil militaire de transition installé au lendemain de la mise hors-jeu du président destitué Omar al Bechir, et Ahmed Al-Rabie, représentant de l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation.
La cérémonie de signature s’est en outre déroulée en présence de chefs d’états, de Premiers ministres et d’autres dignitaires de plusieurs pays. Le document, paraphé par les deux parties, concerne la gestion des 39 mois de transition prochains, gestion qui va incomber à un Conseil souverain composé de 11 membres (six civils pour cinq militaires). Ce pas important doit être renforcé au plus tard le 28 août par la mise en place d’un gouvernement d’union nationale. Autant dire que l’euphorie est à son comble à la fois au sein de la population et des forces politiques soudanaises, une euphorie reflétée d’ailleurs par les commentaires enthousiastes des médias locaux. « Aujourd’hui, le pays entame sa transition historique vers la démocratie », a ainsi titré le journal Al-Tayar, à l’instar d’autres quotidiens qui partagent le même sentiment.
Dans une capitale soudanaise où se pressent des milliers de dignitaires locaux et étrangers pour célébrer l’événement, l’opinion demeure incertaine quant à la longue marche du peuple soudanais vers une véritable démocratie. Mais peu importe, le ton est résolument à l’optimisme, car il aura fallu des montagnes de réunions et de négociations, en marge de manifestations durement réprimées, il aura fallu près de huit mois d’une mobilisation déterminée pour mettre fin à la fois au règne de Omar el Béchir qui aura duré 30 ans et à celui de ses successeurs, les généraux du Conseil militaire de transition. Venue à la rescousse de la médiation éthiopienne qui a permis de poser les jalons d’un compromis à la soudanaise, l’Union africaine a apporté sa pierre à l’édifice et rendu possible cet aboutissement laborieux qui voit les contestataires célébrer leur «Révolution» et les militaires se féliciter d’avoir fait échec à « la guerre civile ». Dans la foulée, la contestation a déjà choisi « son » Premier ministre, Abdallah Hamdok, un économiste éprouvé dans les rangs de l’ONU et dont la lourde tâche sera de redresser l’économie du Soudan, brisée par la sécession du sud du pays qui a emporté les trois quarts des réserves pétrolières soudanaises.

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