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Afghanistan

Les talibans suspendent des discussions «stériles» avec Kaboul

Le document signé à Doha le 29 février dernier entre le négociateur américain Zalmay Khalilzad et le bureau politique des talibans dirigé par le mollah Baradar parle d’un « accord visant à apporter la paix».

Les talibans ont annoncé dans la nuit de lundi à mardi qu’ils suspendaient les discussions «stériles» qu’ils mènent avec le gouvernement afghan depuis huit jours, les premières depuis 18 ans, sur un échange de prisonniers.»Nous avons envoyé une équipe technique à la Commission des prisonniers de Kaboul pour identifier nos détenus. (...) Mais malheureusement leur libération a été différée pour une raison ou pour une autre jusqu’à maintenant», a tweeté Suhail Shaheen, un porte-parole taliban.»Du coup, notre équipe technique ne participera plus à des réunions stériles» à partir de ce jour, a-t-il poursuivi. Une annonce qui est intervenue hier, confirmant les informations précédentes selon lesquelles un accord semble difficile à conclure entre les deux parties, Kaboul jugeant les exigences des talibans comme démesurées et refusant, du coup, de leur donner satisfaction.
Ces rencontres étaient les premières à Kaboul depuis que les talibans ont été chassés du pouvoir en 2001 par une coalition internationale menée par les Etats-Unis. Les insurgés avaient toujours refusé de reconnaître à titre officiel le gouvernement afghan, qualifié de «marionnette» de Washington. Elles avaient trait à l’échange de 5.000 prisonniers talibans contre 1.000 membres des forces afghanes, l’un des points-clés de l’accord signé le 29 février à Doha entre les Etats-Unis et les rebelles, et non ratifié par Kaboul.
Dans ce texte, Washington a promis un retrait des forces étrangères d’Afghanistan sous 14 mois, à condition que les talibans respectent des engagements sécuritaires et entament un dialogue «inter-afghan». Matin Bek, un membre de l’équipe de négociation nommé par le gouvernement pour discuter à terme avec les insurgés, a toutefois déclaré lundi que l’échange de prisonniers était retardé parce que les talibans exigent la libération de 15 de leurs «commandants de haut rang». «Nous ne pouvons pas libérer les assassins de notre peuple», a-t-il justifié devant la presse. «Nous ne voulons pas qu’ils retournent sur le champ de bataille et capturent une province entière.»Le gouvernement était prêt à libérer jusqu’à 400 prisonniers talibans peu dangereux, en geste de bonne volonté et en échange d’une réduction «considérable» de la violence, mais les talibans ont rejeté cette offre, a-t-il ajouté. Dimanche, les talibans ont accusé Kaboul de «violer» l’accord de Doha et d’être «irresponsables». Depuis que cet accord entre le gouvernement afghan et les représentants des talibans a été signé, les insurgés ont toutefois mené des centaines d’attaques contre les forces de sécurité afghanes, tuant de nombreux soldats et policiers ainsi que plusieurs centaines de civils dont des enfants, soit lors d’attaques et d’attentats kamikaze, soit par le biais des mines disséminées sur les routes empruntées par les forces armées américaines et afghanes.Le document signé à Doha le 29 février dernier entre le négociateur américain Zalmay Khalilzad et le bureau politique des talibans dirigé par le mollah Baradar parle d’un « accord visant à apporter la paix en Afghanistan ». Pour les talibans, par contre, il s’agit d’un « accord sur la fin de l’occupation ». La formule est-elle à mettre sur le compte de la propagande ? Des combattants talibans voyaient d’un mauvais œil les pourparlers avec Washington, et certains avaient rejoint l’Etat islamique wilayat khorassan, la branche locale de Daesh.
L’accord signé à Doha avec les talibans repose sur deux ensembles qui comptent chacun deux points. Dans le premier ensemble, les États-Unis définissent un calendrier de retrait de leur troupes et de celles de l’OTAN en 14 mois, tandis que les talibans s’engagent « à ce que le territoire afghan ne soit pas utilisé contre la sécurité des États-Unis et de leurs alliés » –ce qui veut dire que le pays ne devrait plus servir de base opérationnelle aux mouvements terroristes, Al-Qaïda, d’une part, et Daesh, d’autre part. D’ici juillet, les forces américaines en Afghanistan devraient à ce titre passer de quelque 13 000 hommes actuellement à 8 600. Le retrait complet ne sera effectif qu’en avril 2021, à condition que les talibans respectent leur engagement sur la sécurité des États-Unis et de leurs alliés. Quant aux modalités du contrôle de cet engagement, elles semblent avoir fat l’objet de clauses confidentielles. Le second a trait aux relations entre les talibans et les autorités afghanes, posant le principe de négociations « intra-afghanes » dès le 10 mars pour deux objectifs : un cessez-le-feu permanent et un « l’agenda de l’avenir politique de l’Afghanistan ».

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