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Après l'attentat contre le ministre de l'Intérieur en Libye

Les signes d'une crise persistante

Fethi Bachagha est un acteur incontournable parce qu'il représente les intérêts de sa région, Misrata, et de ses milices. Il était, d'ailleurs, candidat au poste de Premier ministre, le mois dernier.

L'attentat manqué contre le ministre de l'Intérieur du gouvernement d'union nationale libyen sortant, Fethi Bachagha, montre à quel point la situation interne reste incertaine, malgré les réelles avancées obtenues dans le cadre du dialogue politique et militaire, engagé à Tunis et à Genève, par les deux principaux camps rivaux. En ciblant Fethi Bachagha, les auteurs de l'attentat et leurs commanditaires savent parfaitement ce qu'ils veulent. En effet, l'homme représente, sur l'échiquier politique et sécuritaire, les puissantes milices de Misrata. Il faut se souvenir qu'il avait été écarté par Fayez al Serraj et les membres du Conseil présidentiel sortant, voici quatre mois, au motif que les manifestations, dans la capitale, contre les conditions précaires d'existence de la population, avaient été durement réprimées. Fethi Bachagha se trouvait, à ce moment-là, à Ankara où il avait été longuement reçu par le président turc Recep Tayyip Erdogan. Sitôt rentré à Tripoli, il avait réintégré son poste, sans qu'on sache exactement ce qui s'était passé, dans les coulisses.
Quant aux milices de Misrata, elles sont incontournables du fait qu'elles ont combattu, pendant deux années, les groupes terroristes de Daesh, lourdement installées à Syrte, et qu'elles sont parvenues, au prix de durs affrontements, à les en chasser et, même, à réduire, considérablement, leur nuisance. Elles ont bénéficié pour cela, de l'aide des milices de Zintan et de Zawiya ainsi que de l'appui constant et ferme des drones américains tirés à partir de la Tunisie voisine ou de la 6ème flotte. L'Etat islamique balayé, les milices de Misrata ont dû, de nouveau, affronter celles du maréchal Khalifa Haftar qui, après avoir conclu un accord avec Fayez al Serraj à Abu Dhabi, en avril 2017, relatif à la tenue d'une conférence préparatrice d'élections législatives et présidentielle, sous l'égide de l'ONU, a lancé, quatre jours plus tard, une offensive militaire pour s'emparer de Tripoli et se débarrasser du GNA. Là encore, la bataille a duré plus d'une année, gagnant l'ouest du pays proche de la frontière tunisienne, et c'est lorsque tout paraissait perdu que les milices de Misrata ont bénéficié d'un soutien matériel et logistique décisif de la part de la Turquie.
Soutien qui a, non seulement enrayé l'avancée des forces de Haftar, mais les a, rapidement, mis en déroute, les acculant à regagner, en toute hâte, leurs bases arrières. La bataille stratégique qui devait intervenir à Syrte, devenue la clé du conflit et le verrou séparant la Tripolitaine de la Cyrénaïque, n'a pas eu lieu, des pourparlers ayant été entrepris par la Mission des Nations unies pour la Libye (Manul) et de multiples rencontres, surtout à Tunis et Genève, ayant abouti aux récents accords sur un cessez-le-feu durable, un dialogue politique et militaire, source d'un nouveau Conseil présidentiel et d'un gouvernement de transition, tandis que des élections législatives et présidentielle sont convoquées pour le 24 décembre prochain. Dans un tel contexte, Fethi Bachagha est un acteur incontournable parce qu'il représente les intérêts de sa région, Misrata, et de ses milices. Il était, d'ailleurs, candidat au poste de Premier ministre, le mois dernier. Un attentat contre lui signifie que les plaies ne sont pas cicatrisées et qu'elles pourraient même conduire, si on n'y prête pas attention, à des incidents suffisamment graves pour provoquer un retour à la case départ.

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