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Le Parlement tunisien va-t-il voter la confiance au gouvernement ?

Les principaux partis se démarquent

Le Parlement tunisien a vécu d’intenses débats, hier, en session plénière pour un vote de confiance au gouvernement, à l’issue incertaine. Le Premier ministre désigné par le parti Ennahdha, sorti en tête des législatives d’octobre 2019, a présenté son équipe dont la particularité est qu’elle est composée, au lendemain de l’échec des négociations avec des formations politiques, de 42 membres dont 28 ministres et
14 secrétaires d’Etat. Se disant « confiant dans l’issue du vote » qui scellera l’approbation de sa formation gouvernementale, Habib Jamli savait pourtant que le passage devant les députés allait être difficile, voire fatal. L’argument selon lequel « le peuple tunisien a attendu trop longtemps » ce gouvernement pouvait-il suffire à convaincre ? Il semble que tel n’était pas l’avis de Ennahdha qui aura tenté jusqu’à jeudi soir de rallier les partis indispensables au quorum pour valider et l’équipe Jamli et son programme mais en vain.
Pour assurer au gouvernement un passage au fil du rasoir avec la confiance consentie du Parlement, Jamli et son gouvernement devait recueillir au minimum 109 votes favorables. Or, la plupart des blocs parlementaires n’ont pas fait mystère de leur refus de lui accorder leur suffrage, comme ce fut le cas du bloc démocratique (41 sièges), de Qalb Tounes (38 sièges), du Parti destourien libre (17 sièges),de la Réforme nationale (15 sièges), de Tahya Tounes (14 sièges) et d’Al-Moustaqbal (9 sièges). En clair, seul Ennahdha restait mobilisé en sa faveur avec ses 54 élus, conformément au vœu du Majless Echoura. La séance plénière comptait, hier, 188 députés sur les 217 qui composent le Parlement tunisien et le nombre de partis ayant exprimé leur soutien au Premier ministre et à son gouvernement ne permettait pas de rassembler les 109 votes nécessaires à sa validation. En effet, Qalb Tounes et son président Nabil Karoui, avec 38 sièges, a confirmé, jeudi, soir qu’il ne voterait pas en sa faveur, rejoint par le parti Attayar et son chef Mohamed Abbou, fort de 22 sièges, ainsi que plusieurs autres formations comme Tahya Tounes du Premier ministre sortant, Youssef Chahed. Situation qui a convaincu Al Karama de le soutenir, entraînant le départ de trois de 21 députés.
Situation qui a conduit Rached Ghannouchi, président de l’Assemblée des représentants du peuple ( ARP ) mais aussi et surtout chef du parti islamiste Ennahda à organiser une réunion de dernière minute, hier, vers 13h30, avec Nabil Karoui, avant la reprise de la séance plénière. Ce dernier avait été catégorique quant au rejet par son parti du gouvernement Jamli, lui reprochant même sa « corruption politique » et déclarant, à qui veut l’entendre, que « personne ne pourra l’imposer » à Qalb Tounes qui « n’en veut pas ».
En fin de journée, l’issue était encore incertaine. Ce qu’il faut savoir, c’est que si le nouveau gouvernement n’est pas adoubé par le Parlement, les réformes indispensables que les Tunisiens appellent de leurs vœux pour la relance de l’économie du pays ne pourront être engagées de sitôt. La Constitution prévoit, en cas d’échec du vote de confiance, une initiative du président Kaïs Saïed qui devra «engager des consultations, dans un délai de dix jours, avec les partis et les groupes parlementaires, en vue de charger la personnalité jugée la plus apte, de former un gouvernement dans un délai maximum d’un mois», renouvelable une seule fois. Autant dire que, dans ces conditions, la Tunisie est loin de sortir de l’ornière et qu’elle devra prendre son mal en patience, avec l’espoir qu’un gouvernement de consensus pourra enfin voir le jour.

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