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Après Damas, Ankara dénonce un accord «inacceptable»

Les Kurdes et les Etats-Unis font main basse sur le pétrole syrien

Dimanche, le gouvernement syrien avait déjà condamné cet accord, dénonçant un «vol» et une atteinte à la souveraineté du pays.

La Turquie a dénoncé, hier, un accord pétrolier «inacceptable» conclu entre une compagnie pétrolière américaine et l'administration semi-autonome kurde dans le nord-est de la Syrie, morcelée par la guerre, affirmant qu'il revenait à «financer le terrorisme».L'immense majorité des champs pétroliers, dans l'est et le nord-est du pays, échappe toujours à Damas. Ils sont contrôlés essentiellement par les Kurdes -soutenus par des troupes américaines sur place-, qui en ont fait la principale source de revenus de leur administration semi-autonome. Ni l'administration semi-autonome kurde ni les Forces démocratiques syriennes (FDS) n'ont communiqué sur ce dossier, alors qu'à Washington, des responsables ont confirmé un accord «pour moderniser les champs pétroliers du nord-est syrien» sans plus de détails. Le ministère turc des Affaires étrangères a précisé dans un communiqué que l'accord avait été conclu avec la compagnie Delta Crescent Energy LLC. «Nous regrettons le soutien américain à ce fait qui ignore le droit international (...) et qui concerne le financement du terrorisme», ajoute le communiqué, qualifiant l'accord d'«inacceptable». L'armée turque mène régulièrement des opérations en Turquie contre les combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré par Ankara comme une organisation «terroriste».
Dimanche, le gouvernement syrien avait déjà condamné cet accord, dénonçant un «vol» et une atteinte à la souveraineté du pays. Jeudi, lors d'une audience au Congrès américain à Washington, le sénateur Lindsey Graham a assuré avoir évoqué l'accord avec le commandant en chef des FDS, Mazloum Abdi. «Apparemment ils ont signé un accord avec une compagnie pétrolière américaine pour moderniser les champs pétroliers du nord-est syrien», a-t-il dit. Interrogé par M. Graham lors de cette audience, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a confirmé le soutien de Washington. «L'accord a pris plus longtemps que ce que nous espérions, nous en sommes maintenant à sa mise en oeuvre. Il peut être très puissant», a-t-il ajouté. La guerre meurtrière qui dévaste la Syrie depuis 2011 a coûté des dizaines de milliards de dollars au secteur des hydrocarbures. Les combats ont parfois ravagé les infrastructures, cibles des convoitises des différents belligérants. Avant le conflit, la production de pétrole brut syrien atteignait près de 400.000 barils par jour. Aujourd'hui, elle s'est effondrée Par ailleurs, au moins 18 combattants ont été tués hier près d'Idleb, au nord-est de la Syrie dans des affrontements entre forces prorégime et terroristes, malgré une trêve fragile dans cette région du nord-ouest du pays en guerre, a rapporté une ONG. Des combats sporadiques ou des tirs d'artillerie continuent de secouer la province d'Idleb et les territoires adjacents, en dépit d'un cessez-le-feu adopté début mars pour cette région qui constitue l'ultime grand bastion terroriste et rebelle de Syrie. A l'aube, les forces du régime ont donné l'assaut à des positions terroristes dans le nord de la province de Lattaquié, qui jouxte celle d'Idleb, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Des groupes terroristes et rebelles emmenés par Hayat Tahrir al-Cham (HTS), l'ex-branche d'Al-Qaïda qui domine les zones insurgées, ont bloqué l'assaut et «12 combattants des forces du régime ou leurs alliés ont été tués» et 17 blessés, selon la même source. Six terroristes et rebelles, dont quatre combattants de HTS, sont également morts, a-t-elle ajouté.
Les terroristes et rebelles contrôlent près de la moitié de la province d'Idleb, mais aussi des pans de territoires dans les régions voisines de Lattaquié, Hama et Alep. Le cessez-le-feu -négocié par Moscou, allié du régime syrien, et la Turquie, parrain de groupes rebelles- a été adopté après plusieurs mois d'une offensive meurtrière du pouvoir syrien, soutenu par l'aviation russe. L'offensive, relancée en décembre et accompagnée de frappes aériennes quasi quotidiennes, a fait au moins 500 morts parmi les civils, selon l'OSDH, et poussé à la fuite près d'un million de déplacés d'après l'ONU. Ces dernières années, le gouvernement du président Bachar al Assad, soutenu par Moscou et Téhéran, a réussi à reprendre plus de 70% du territoire syrien. Déclenchée en 2011 par la répression de manifestations pro démocratie, la guerre en Syrie a fait plus de 380.000 morts et déplacé des millions de personnes. Le conflit s'est complexifié au fil des ans avec l'implication de puissances régionales et internationales et de groupes terroristes.

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