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L’intransigeance de l’armée et de la contestation a fait 118 morts en une semaine

Le Soudan sombre dans le désarroi

Si l’armée reste intransigeante quant au maintien de la chariaa, les Saoudiens et, à un degré moindre, les Emiratis n’y sont pas étrangers, et cela depuis de nombreuses années. Riyadh avait soutenu l’arrivée au pouvoir des islamistes et, dans la foulée, celle du général Omar el Béchir.

Le Soudan vivait hier la deuxième journée de désobéissance civile observée à l’appel du mouvement de contestation, qui entend réagir ainsi à un durcissement de la répression menée par le Conseil militaire en place au lendemain de la destitution puis de l’arrestation du président Omar el Bachir. Hier encore, le pays a déploré 4 personnes tuées par les forces paramilitaires, portant le total à 110 morts en une semaine à peine, l’objectif des forces de sécurité étant d’interdire la poursuite des sit-in, notamment celui de la place jouxtant le QG de l’armée. Alternant le chaud et le froid, les autorités militaires ont annoncé la libération, hier, de trois importantes figures de l’opposition qui avaient été interpelées au tout début de la vague de répression, et dont on était sans nouvelles. La télévision d’Etat a ainsi indiqué que Yasser Amran, un des chefs de la contestation arrêté mercredi dernier, a été libéré, en même temps que deux autres chefs de file du mouvement, Moubarak Ardoul et Ismaïl Jalab qui avaient été interpellés au lendemain de leur rencontre avec le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, venu en médiateur à Khartoum quarante-huit heures plus tôt mais dont les efforts sont demeurés vains.
Quelques jours après la dispersion sanglante du camp tenu durant des mois près du siège de l’armée, l’ambiance reste extrêmement tendue, marquée par des coupures de courant et d’Internet répétées et un transport intermittent dans la capitale. Pour parer à toute éventualité, le Conseil militaire de transition, qui dirige le Soudan depuis la destitution du président Omar el Béchir le 11 avril, vient d’annoncer un déploiement de nouveaux renforts à Khartoum afin, explique-t-il de permettre « le retour à une vie normale ». Laquelle a été préparée avec le démantèlement par les forces de sécurité de toutes les barricades installées par les manifestants au cours des mois écoulées, manifestants qui ne cessent de réclamer le transfert du pouvoir à un gouvernement civil.
L’élargissement des responsables de l’opposition est intervenu au deuxième jour de l’opération de désobéissance civile initiée par les contestataires qui entendent ainsi contraindre les militaires à la prise en compte de leurs revendications dont la plus importante concerne l’abandon de la chariaa. Or, le général Abdel Fattah Burhane qui dirige le Conseil militaire de transition vient d’effectuer un séjour remarqué à La Mecque où il a représenté le Soudan aux deux sommets de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), après un passage obligé par Le Caire où il s’est vu conforté par le maréchal Abdel Fattah al Sissi. Si l’armée soudanaise reste intransigeante quant au maintien de la charia, les Saoudiens et, à un degré moindre, les Emiratis n’y sont pas étrangers, et cela depuis de très nombreuses années. Riyadh avait soutenu, en ce temps-là l’arrivée au pouvoir des islamistes et dans leur foulée celle du général Omar el Béchir. Qui plus est, l’armée soudanaise continue de fournir des contingents de soldats et d’officiers à la coalition emmenée par l’Arabie saoudite au Yémen contre la rébellion houthie, moyennant d’importantes contributions financières au budget du pays.
C’est dire que la situation n’est pas prête d’évoluer dans le sens espéré par la contestation qui aura enregistré, en ce deuxième jour de désobéissance civile, depuis le net changement d’attitude de l’armée voici à peine un mois, 118 morts et plus de 500 blessés, un chiffre contesté par le gouvernement qui l’estime à 61 morts dont 49 par balles.
La plupart des victimes ont été comptabilisées le 3 juin dernier avec le démantèlement du sit-in, près du QG de l’armée.
Pour le général Jamaledine Omar, membre du Conseil militaire de transition, c’est l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC, fer de lance de la contestation) qui « est pleinement responsable des récents et malheureux incidents dont l’obstruction des routes », ajoutant que des décisions ont été prises pour renforcer les dispositifs tels que les Forces de soutien rapide (RSF) pour imposer « un retour à la vie normale ».

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