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Dans une interview à The Economist parue, hier

Le président français Macron juge l’Otan en état de «mort cérébrale»

Il faut «clarifier maintenant quelles sont les finalités stratégiques de l’Otan», a-t-il déclaré, plaidant à nouveau pour «muscler» l’Europe de la défense, à un mois d’un sommet de l’Alliance prévu à Londres, début décembre.

Le président français Emmanuel Macron a jugé l’Otan en état de «mort cérébrale», dans un entretien publié jeudi, déplorant le manque de coordination entre les Etats-Unis et l’Europe et le comportement unilatéral de la Turquie en Syrie, membre de l’Alliance atlantique.
La Russie, elle a salué un diagnostic «sincère» et des «paroles en or». «Ce qu’on est en train de vivre, c’est la mort cérébrale de l’Otan», a déclaré le chef de l’Etat français dans une interview à l’hebdomadaire The Economist paru hier. «Vous n’avez aucune coordination de la décision stratégique des États-Unis avec les partenaires de l’Otan et nous assistons à une agression menée par un autre partenaire de l’Otan, la Turquie, dans une zone où nos intérêts sont en jeu, sans coordination», a-t-il souligné, en référence à l’intervention militaire turque en Syrie. «Ce qui s’est passé est un énorme problème pour l’Otan.» Il faut «clarifier maintenant quelles sont les finalités stratégiques de l’Otan», a-t-il ajouté, plaidant à nouveau pour «muscler» l’Europe de la défense, à un mois d’un sommet de l’Alliance prévu à Londres, début décembre.
Macron s’interroge en particulier sur l’avenir de l’Article 5 du traité atlantique, qui prévoit une solidarité militaire entre membres de l’Alliance si l’un d’entre eux est attaqué. «C’est quoi l’Article 5 demain ? Si le régime de Bachar al-Assad décide de répliquer à la Turquie, est-ce que nous allons nous engager ? C’est une vraie question», estime-t-il. «Nous nous sommes engagés pour lutter contre Daesh. Le paradoxe, c’est que la décision de retrait américaine et l’offensive turque ont un même résultat: le sacrifice de nos partenaires qui se sont battus contre Daesh, les Forces démocratiques syriennes (FDS)». Cela rend pour le président français d’autant plus «essentiel d’une part, l’Europe de la défense — une Europe qui doit se doter d’une autonomie stratégique et capacitaire sur le plan militaire. Et, d’autre part, de rouvrir un dialogue stratégique, sans naïveté aucune et qui prendra du temps, avec la Russie». Le chef de l’Etat pointe trois grands risques pour l’Europe, qui la placent «au bord du précipice». D’une part, «l’Europe a oublié qu’elle était une communauté, en se pensant progressivement comme un marché», souligne M. Macron.
Ensuite, les Etats-Unis, qui restent «notre grand allié», regardent désormais «ailleurs», vers «la Chine et le continent américain». «Pour la première fois, nous avons un président américain qui ne partage pas l’idée du projet européen, et la politique américaine se désaligne de ce projet». Enfin, le rééquilibrage du monde va de pair avec l’émergence, depuis 15 ans, d’une puissance chinoise qui crée un risque de bipolarisation et marginalise clairement l’Europe. Selon le président français, s’il n’y a pas en Europe «un réveil, une prise de conscience de cette situation et une décision de s’en saisir, le risque est grand, à terme, que géopolitiquement nous disparaissions, ou que nous ne soyons plus les maîtres de notre destin».
La chancelière Angela Merkel a commenté ces déclaration, lors d’une conférence de presse à Berlin avec le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg. «Je ne pense pas qu’un tel jugement intempestif soit nécessaire, même si nous avons des problèmes», a-t-elle déclaré, disant ne pas partager les «termes radicaux» de Macron. Stoltenberg a estimé que l’Otan restait «forte» et que les Etats-Unis et l’Europe «travaillaient ensemble, plus que nous ne l’avons fait depuis des décennies».

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