{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Liban

Le Parlement se réunit pour entériner l'état d'urgence

Sous la pression de la rue, le gouvernement a démissionné, lundi dernier, mais une grande partie des Libanais réclame le départ du président Michel Aoun, du chef du Parlement Nabih Berri, des députés et de tous les dirigeants libanais, accusés de «corruption» et d' «incompétence».

Le Parlement libanais s'est réuni, jeudi dernier, pour entériner l'état d'urgence décrété à Beyrouth après l'explosion meurtrière et dévastatrice au port, qui a fait 171 morts et plus de 6.500 blessés, le gouvernement a décrété l'état d'urgence pour deux semaines. Pour toute période dépassant les huit jours, le Parlement doit donner son accord, selon l'ONG Legal Agenda. Le gouvernement avait précisé qu'en vertu de l'état d'urgence, un pouvoir militaire suprême serait chargé des prérogatives en matière de sécurité. Pour l'ONG Legal Agenda, une telle mesure pourrait «porter atteinte à la liberté de manifester» et permettrait à l'armée «d'empêcher les rassemblements considérés comme une ‘'menace à la sécurité''». L'état d'urgence pourrait également «élargir la compétence des tribunaux militaires sur les civils pour les ‘'crimes liés aux atteintes à la sécurité''», estime l'organisation. L'armée pourrait aussi «assigner à domicile pour toute personne engagée dans des activités considérées comme des ‘'menaces pour la sécurité''», selon l'ONG.
Le drame du 4 août, le cataclysme de trop pour une population déjà largement affectée par une crise économique aiguë, a alimenté la colère de la population contre la classe dirigeante. Sous la pression de la rue, le gouvernement a démissionné lundi mais une grande partie des Libanais réclame le départ du président Michel Aoun, du chef du Parlement Nabih Berri, des députés et de tous les dirigeants libanais, accusés de «corruption» et d'«incompétence». Près d'une dizaine de députés sur les 128 ont déjà annoncé leur démission.La tragédie a relancé un vaste mouvement de contestation populaire inédit déclenché à l'automne 2019. Des heurts ont éclaté aux abords du Parlement à plusieurs reprises ces derniers jours, les forces de l'ordre tirant des gaz lacrymogènes contre des manifestants jetant des pierres,
avaient rapporté les médias. Des experts des droits de l'homme de l'ONU ont réclamé jeudi une enquête indépendante et rapide sur l'explosion qui a ravagé Beyrouth. Ce groupe d'experts a aussi demandé que le Conseil des droits de l'homme des Nations unies, dont le siège est à Genève, ait une réunion spéciale en septembre sur ce dossier, une requête inhabituelle. Les experts des Nations unies sont mandatés par l'institution et lui font rapport mais ne s'expriment pas en son nom. Le président libanais Michel Aoun a d'ores et déjà rejeté l'idée d'une enquête internationale sur l'explosion dans le port de Beyrouth. «Nous soutenons les appels à l'ouverture d'une enquête rapide, impartiale, crédible et indépendante fondée sur les principes des droits de l'Homme, pour examiner toutes les demandes, craintes et besoins liés à l'explosion, ainsi que les lacunes sous-jacentes dans le respect des droits de l'homme», ont déclaré 38 experts dans une déclaration commune. L'enquête, ont-ils ajouté, devrait pouvoir explorer «toutes les défaillances systémiques de la part des autorités et des institutions libanaises dans le domaine de la protection des droits humains». L'enquête devrait être effectuée dans le respect de l'anonymat des victimes et des témoins et ses conclusions être rendues publiques, ont encore réclamé les experts.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré