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Un gendarme tué, un autre grièvement blessé et trois assaillants abattus

La Tunisie entre le Covid et le terrorisme

Un membre de la Garde nationale (gendarmerie) a été tué hier matin, dans la station balnéaire d'El Kantaoui, à Sousse, et un autre grièvement blessé par une attaque «terroriste», les trois assaillants ayant été, peu après, abattus. Cette attaque intervient 48h après le vote de confiance qui a validé l'entrée en exercice du gouvernement conduit par Hichem Mechichi. Elle rappelle à la Tunisie la série d'attentats-suicides qui ont durement pesé sur le tourisme dont le pays est largement tributaire, entre 2011 et 2015, tout particulièrement. La ville de Sousse avait déjà fait l'objet d'un sanglant attentat en 2015 qui a entraîné plusieurs dizaines de victimes, pour la plupart européennes. «Une patrouille de deux agents de la Garde nationale a été victime d'une attaque au couteau, à Sousse. L'un d'eux est tombé en martyr et l'autre, blessé, est hospitalisé», a ainsi indiqué Houcem Eddine Jebabli, porte-parole de la Garde nationale.
Réagissant sur le coup à cette attaque, plusieurs forces de sécurité ont traqué les trois terroristes qui s'étaient emparés de la voiture de la patrouille ainsi que des armes de leurs victimes, a précisé la même source. «Dans un échange de tirs, trois terroristes ont été tués», a notamment indiqué M. Jebabli. Tous ces faits sont intervenus au niveau du rond-point de Akouda, en direction de la Baie des Anges, à El Kantaoui (Sousse).
La toute dernière attaque terroriste en Tunisie remonte au 6 mars dernier lorsque un policier avait été tué et cinq autres blessés, ainsi qu'un civil, dans un double attentat-suicide visant les forces de l'ordre affectées à la protection de l'ambassade des Etats-Unis, en plein coeur de Tunis.
Cette nouvelle tragédie vient confirmer les craintes selon lesquelles la menace terroriste qui a, certes, connu une décrue, ces trois dernières années, n'en est pas éliminée pour autant. Compte tenu de l'essor de la mouvance terroriste, alimentée, à la fois, par les évènements qui agitent la Libye voisine en proie à une guerre civile larvée et par le reflux des combattants tunisiens depuis l'Irak et la Syrie, après la chute du groupe autoproclamé Etat islamique, nul doute que le phénomène est loin d'être résiduel.
Outre qu'il porte la responsabilité de la mort de centaines de soldats et de policiers depuis 2011, ainsi que de nombreux civils comme les 40 touristes étrangers tués à El Kantaoui et les 19 autres, à Tunis même, le terrorisme a fait la preuve de sa détermination à contraindre la jeune démocratie tunisienne en frappant son talon d'Achille qu'est le tourisme.
Mais pas seulement, car le but est de faire retentir la sirène d'alarme bien au-delà des frontières, comme ce fut le cas en 2012 lorsque l'ambassade des Etats-Unis avait déjà été attaquée par des manifestants salafistes, mobilisés contre un film islamophobe américain, faisant quatre morts et des dizaines de blessés dans les affrontements qui ont opposé la foule intégriste et la police. Si la situation sécuritaire a indéniablement enregistré une nette amélioration, durant les trois dernières années, il n'en demeure pas moins que des attaques ont toujours lieu aussi bien dans les massifs montagneux qu'au sein même de la capitale. En juin dernier, Daesh avait revendiqué le double attentat-suicide intervenu au centre de Tunis où un policier avait succombé à l'assaut qui visait une caserne. Pour ne pas être en reste, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avait multiplié les attaques meurtrières depuis 2011 et, en février dernier, elle a confirmé la mort du fondateur d'Ansar al Charia, Abou Iyadh, groupe terroriste tunisien membre de la nébuleuse et auteur de l'attaque contre l'ambassade américaine en 2012. Malgré la pandémie du nouveau coronavirus et ses conséquences dramatiques sur l'économie tunisienne en récession, le terrorisme continue à porter des coups aussi brutaux que soudains à une Tunisie qui tente désespérément de sortir de l'ornière.

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