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Vibrant appel de l’UGTT aux partis politiques

La Tunisie doit sortir de l’impasse

Les législatives d’octobre dernier en Tunisie ont entraîné une décomposition du paysage politique tel que le Parlement ressemble à un bateau ivre, aucun des formations présentes n’ayant la capacité d’en assurer la maîtrise et l’indispensable entente cordiale entre trois d’entre elles, au minimum, relevant encore du vœu pieux. En effet, ni Ennahdha, le parti islamiste de Rached Ghannouchi, fraîchement installé à la présidence de l’Assemblée des représentants du
peuple ( ARP ) grâce au soutien sans enthousiasme de Qalb Tounes et du Courant démocrate, ni ces deux derniers partis qui peuvent lui assurer une relative majorité n’entendent faire la moindre concession pour faciliter la composition du nouveau gouvernement.
C’est ce qui a contraint, après un mois de tractations plus ou moins reconnues, le chef du gouvernement désigné par Ennahdha et chargé de cette mission par le président de la République Kaïs Saïed, Habib Jemli, à demander un nouveau délai, également d’un mois, non renouvelable, selon les dispositions constitutionnelles. La question est : parviendra-t-il à réussir, dans les prochaines semaines, le pari qu’il n’a pu réussir durant le mois écoulé ? Jemli a beau dire qu’il veut un gouvernement de gens compétents et indépendants des partis, ce sont bien ces derniers qui pèsent de tout leur poids sur le succès éventuel de sa démarche et tant qu’il n’y aura pas eu un deal entre eux sur la répartition des principaux portefeuilles, Habib Jemli restera en errance, au risque de perdre définitivement la partie.
Mais il ne sera pas seul, dans le cas où cette issue dramatique interviendrait. Elle porterait, en premier lieu, préjudice au peuple tunisien qui est dans une situation précaire et attend des initiatives socio-économiques importantes pour sortir le pays du marasme où il est plongé. Elle affecterait, par ailleurs, le parti islamiste Ennahdha qui aura joué, des années durant, une partition à la fois complexe et destructrice dont ses ex partenaires ont payé le prix. On sait ce qu’est devenu Nidaa Tounes, la formation fondée par Béji Caïd Essebsi, en 2014 et dont le succès législatif aura été tel qu’elle s’est imposée d’emblée comme le parti-lige du pays, aux côtés d’Ennahdha. En octobre, Nidaa Tounes n’avait pu arracher que trois sièges dans la nouvelle ARP, très loin derrière les partis censés le concurrencer.
En choisissant cet ancien secrétaire d’Etat ( 2011-2014 ), pour former le nouveau gouvernement, Ennahdha qui a obtenu 52 sièges sur les 127 que compte l’ARP lui a fixé des balises strictes. Outre que l’ARP est morcelée entre des dizaines de partis qui s’excluent sévèrement, les uns les autres, les consultations avec les syndicats, la société civile et les personnalités nationales ne pouvaient aboutir à cause de ces limites fixées par Ennahdha.
Habib Jemli a beau faire preuve de ténacité, faute de prétendre à l’optimisme, le parcours d’obstacles paraît insurmontable puisque le parti Attayar
(socio-démocrate) avec ses 22 députés a claqué définitivement la porte des discussions, suivi par les nationalistes d’Al Chaab ( 15 sièges ). Ne reste alors que Qalb Tounes qui, fort de ses 38 sièges, n’a pas encore vraiment fermé la forte aux négociations, tout en se disant en retrait du processus conduit par Habib Jemli. Mais tout indique que les carottes sont cuites, sachant que tous les autres partis redoutent une alliance quelconque avec Ennahdha qui a participé au pouvoir depuis 2011, sans réussir à relancer la machine économique et à répondre ainsi aux attentes sociales des Tunisiens.
Un second échec de Habib Jemli ne sera donc nullement une surprise, auquel cas il reviendra au président Kaïs Saïed de désigner un nouveau chef de gouvernement, à charge pour celui-ci de relever le défi de la composition du nouveau cabinet, dans un délai de deux mois, au maximum. Faute de quoi, le pays se dirigera tout droit vers de nouvelles élections législatives anticipées. Une raison nécessaire et suffisante aux yeux de la puissante Union générale des travailleurs tunisiens ( UGTT ) qui a exhorté les formations politiques à placer l’intérêt de la Tunisie au-dessus de leurs préoccupations partisanes et de contribuer, ainsi, à sortir le pays dans l’impasse qui le guette, à une étape charnière de son devenir. 

De Quoi j'me Mêle

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