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La fuite en avant de Haftar a commencé

La Libye face au virus de la guerre

Reléguée au second plan par la pandémie du nouveau coronavirus, la crise libyenne n'en est pas pour autant à un stade de relative accalmie. Bien au contraire, les signes d'une flambée extrême de violence de la part des deux protagonistes ne manquent pas, malgré les multiples appels des Nations unies, de l'Union africaine et des pays voisins à une reprise, sans conditions préalables, des négociations, dans le cadre du dialogue inclusif engagé avant l'offensive du maréchal Khalifa Haftar contre Tripoli, en avril 2019.
Avec l'entrée en jeu de la Turquie qui, fin 2019, a débarqué en Libye, avec du matériel sophistiqué et des combattants aguerris ramenés du front syrien, une nouvelle donne est apparue qui se traduit, depuis plusieurs semaines, par des revers successifs de l'armée autoproclamée nationale du maréchal Haftar. Tout en assurant la résurgence du gouvernement d'union conduit par Fayez al Serraj, cet engagement turc signe l'internationalisation claire et nette du conflit, marqué, jusqu'alors, par une présence, presque discrète, des Emirats arabes unis et de pays tiers, au profit des autorités de l'Est en guerre, assurent-elles, contre les milices des Frères musulmans, prédominantes en Tripolitaine.
Deux années durant, les combats relevaient davantage des coups tordus que s'infligent des bandes armées, en mal de rapine. Or, voilà que la Libye découvre, maintenant, le vrai visage de la guerre dont il faut craindre qu'elle ne se traduise par un nombre de morts et de blessés, sans compter les déplacés, bien plus catastrophique. L'usage de drones et de bombardements aussi aveugles qu'intensifs en constitue le signe précurseur et tout laisse à penser que le conflit peut basculer, à tout moment, dans des dimensions autres que libyennes. Côtés parrains des deux belligérants, les menaces se font plus précises et chacun promet d'infliger à «l'ennemi» de cinglantes déconvenues. D'ici à ce qu'on passe des mots aux actes, il n'y a qu'un pas, pour l'instant appesanti par la pandémie de Covid-19. C'est ce que l'ONU veut éviter à tout prix, relayée en cela par certaines grandes puissances.
Haftar est en train de perdre le terrain conquis en Tripolitaine mais il demeure incontournable dans l'Est et au Sud du pays, du moins tant que le soutien des mentors, émirati et autres, lui est assuré. Pourtant, son principal allié, Salah Aguila, président du Parlement basé à Tobrouk, n'est plus convaincu de la primauté de la carte militaire et le différend entre les deux hommes relève, désormais, du secret de Polichinelle. Compte tenu de son tempérament, il n'hésitera pas à franchir un nouveau pallier dans l'affrontement qui le met aux prises, non seulement avec son rival Fayez al Serraj, mais également avec la Turquie dont il vient, tout juste, de menacer les intérêts. Sauf qu'il s'agira là d'une enième fuite en avant, les soutiens dont il dispose se diluant, peu à peu.
Non seulement, les Etats-Unis viennent de rejeter l'option militaire par la voix de Mike Pompeo, lors d'un entretien avec Al Serraj, mais les Emirats et l'Egypte s'apprêteraient, selon certaines sources, à tirer les leçons d'une aventure hasardeuse qui aura trop tardé à porter ses fruits. L'échec cuisant face aux Houthis, au Yémen, et l'insécurité au Sinaï sont, pour ces deux pays, les raisons qui peuvent conduire au retour en force de l'ONU, à travers la Manul dont la tâche sera de mener à terme le dialogue inclusif que Haftar aura cherché, en vain, à torpiller.

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