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Dans une correspondance signée par une centaine de cadres d’Ennahdha

La dernière fronde contre Ghannouchi

Une centaine de membres du mouvement islamiste tunisien Ennahdha ont adressé, hier, une correspondance pressante au leader du parti, Rached Ghannouchi, pour lui demander de ne pas présenter sa candidature à un nouveau mandat lors du prochain congrès, prévu à la fin de l'année en cours ou au début de 2021.On trouve parmi les signataires de la lettre qui s'apparente à une pétition des membres du Conseil de la choura, d'autres du bloc parlementaire issu du mouvement, ainsi que bon nombre de responsables régionaux. Dans la liste, apparaissent Mohamed Ben Salem, Samir Dilou, Abdellatif Mekki, Noureddine Arbaoui et d'autres...Tous appellent au respect de l'article 31 du règlement intérieur du mouvement, ainsi que du principe de l'alternance démocratique. Les signataires somment Rached Ghannouchi de fixer dans les prochains jours la date d'organisation du congrès d'Ennahdha avant la fin 2020, comme cela avait été convenu par le Majles el choura en juin dernier, et de s'en tenir à l'article 31 qui lui interdit de prétendre à un nouveau mandat.
Dans la lettre de quatorze pages, ils déplorent en outre la longue série de démissions des grandes figures du parti, depuis le congrès de 2016, dont ils imputent l'entière responsabilité au chef du mouvement Rached Ghannouchi. Ayant toujours combattu la dictature et refusé la présidence à vie, ils se disent déterminés à barrer la route à une telle projection au sein de leur propre parti. Faute de quoi, ils affirment être prêts à la démission, dans la semaine qui vient!
Selon certaines sources proches du leader islamiste tunisien, ce dernier a très mal accueilli la démarche et le temps n'est guère à la recherche d'un quelconque compromis. Ennahdha est de plus en plus sujet à des contestations internes qu'ont ravivées les bouleversements intervenus sur la scène politique tunisienne, depuis plusieurs mois, de sorte qu'une tendance est favorable à la reconduction inconditionnelle de Ghannouchi à la tête du mouvement tandis qu'il accepte le changement. A la tête du mouvement islamiste Ennahdha depuis bientôt 29 ans, sans discontinuer, Rached Ghannouchi a essuyé de vives critiques, voici quelques mois, au sujet de son gendre, Rafik Abdeslem, époux de Soumaya, soupçonné d'avoir largement usé et abusé des avantages liés à sa position dans le parti. Ancien ministre des Affaires étrangères, celui-ci est monté au créneau, deux jours plus tôt, pour «répondre aux accusations» du président Kaïs Saïed qui avait dénoncé, lors de l'attaque terroriste à El Kantaoui (Sousse), des «complots qui visent la sécurité nationale». Ces «accusations, avait-il déclaré, ne concernent nullement Ennahdha et elles sont vagues et imprécises» pour pouvoir en tirer de quelconques suppositions.
La question est, donc, dans tous les esprits: Rached Ghannouchi va-t-il, vraiment, transmettre le témoin lors du 11ème Congrès du mouvement et donner ainsi satisfaction à ceux qui le pressent de terminer «honorablement» son mandat? Selon la radio Mosaïque FM qui a révélé l'existence de cette correspondance, beaucoup s'interrogent déjà pour savoir qui va succéder au chef «historique» du parti. On hésite entre certains des proches de Ghannouchi, comme Ali Larayedh ou Nourredine Bliri et des contestataires comme Abdelatif Mekki ou Zied Ladhari.
La réponse pourrait être bien plus surprenante, sachant que le vieux renard qu'est Rached Ghannouchi possède plus d'un tour dans son sac et qu'il est capable de surprendre, là où il le faut, quand il le faut, tout le monde et son père.

De Quoi j'me Mêle

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