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Sahara Occidental

La dernière colonie en Afrique

La question pressante du conflit au Sahara occidental doit faire l'objet d'un nouvel examen du Conseil de sécurité de l'ONU qui se contente, depuis plusieurs années maintenant, de proroger le mandat de la Minurso pour un an ou pour six mois, selon les manoeuvres auxquelles se livrent les grandes puissances en charge des prétentions marocaines. Il s'avère, dès lors, que le Conseil de sécurité de l'ONU traite ce dossier comme s'il s'agit d'un enjeu de paix et de sécurité alors même que, dans ses propres résolutions antérieures, il a clairement mis l'accent sur la nécessité d'oeuvrer à «une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». Partant de là, il faut bien se demander pourquoi les faux-fuyants et les manoeuvres dilatoires se poursuivent comme si l'organe exécutif des Nations unies a fait sienne la démarche du royaume marocain dont la politique est de maintenir le statu quo aussi longtemps que possible, tout en oeuvrant par ailleurs à transformer les conditions humaines et socio-économiques du territoire concerné pour en pérenniser, espère-t-il, la douteuse identité marocaine.
Dans son rapport annuel sur le conflit, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, vient de réaffirmer, une fois de plus, que la question du Sahara occidental reste toujours «sur la table de l'Assemblée générale de l'ONU en tant que question de décolonisation». Et il insiste, à cet égard, sur l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples colonisés, étant entendu que la quatrième commission de l'ONU, en charge de la décolonisation, et le Comité spécial de décolonisation, dit Comité des 24 «examinent la situation au Sahara occidental dans le cadre des questions relatives aux territoires non autonomes et à leur décolonisation». Le SG de l'ONU n'a pas manqué d'évoquer, dans son rapport, les tentatives de certains pays africains, fortement sollicités par le royaume marocain, d'ouvrir des consulats à Laâyoune et Dakhla et il a évoqué l'annexion des eaux territoriales du Sahara occidental comme une «violation du droit international et d'atteinte au statut juridique du Sahara occidental en tant que territoire non autonome».
Rabat s'emploie à poursuivre les investissements tels que ceux du nouveau port de Dakhla afin de renforcer son occupation militaire et son annexion illégale de certains territoires sahraouis, bafouant par ailleurs les dispositions de l'accord sur Guerguerat où les forces marocaines s'entêtent à vouloir forcer le passage. Guterres n'a pas manqué de signaler, également, les fortes inquiétudes du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH) quant à la persistance des atteintes systématiques aux droits des sahraouis par les autorités d'occupation qui s'évertuent à interdire «la liberté d'expression, de réunion et d'association pacifique au Sahara occidental». Harcèlements, arrestations arbitraires, condamnations accompagnent en permanence le combat des Sahraouis et de leurs soutiens et le Maroc entrave même la démarche du HCDH qui a dénoncé le 23 septembre dernier ses mesures de blocage répété des tentatives onusiennes d'observation des droits humains dans les territoires sahraouis occupés illégalement. Le SG de l'ONU a, d'ailleurs, porté à la connaissance du Conseil de sécurité «plusieurs signalements de faits de torture, de mauvais traitements et de négligence médicale», dans les prisons marocaines, à l'encontre des prisonniers sahraouis. En d'autres termes, il a mis l'instance exécutive face à son entière responsabilité vis-à-vis de la dernière colonie qui persiste dans le continent africain.

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