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L’ex-président égyptien Morsi enterré discrètement au Caire

L’ONU veut «une enquête minutieuse et indépendante»

Des milliers de personnes ont participé, hier, à Istanbul à une prière funéraire à la mémoire de l’ancien président égyptien, dont la Turquie de Recep Tayyip Erdogan était l’un des principaux soutiens.

Le bureau des droits de l’homme de l’ONU a réclamé, hier, une enquête «minutieuse et indépendante» après la mort en plein tribunal du président égyptien déchu Mohamed Morsi, qui était détenu depuis près de six ans. «Toute mort soudaine en prison doit être suivie d’une enquête rapide, impartiale, minutieuse et transparente menée par un organe indépendant afin de faire la lumière sur la cause du décès», a déclaré Rupert Colville, porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme. Morsi a été enterré, hier, au Caire en toute discrétion et sous haute surveillance, après avoir passé près de six ans en prison. Des organisations de défense des droits humains ont elles aussi réclamé une enquête sur la mort de cet islamiste de 67 ans, emprisonné par les autorités depuis sa destitution, en juillet 2013, par Abdel Fattah al-Sissi, chef de l’armée à l’époque et actuellement président.
Dans la presse égyptienne hier, l’événement était relaté de façon minimale, certains journaux ne mentionnant pas qu’il a été chef de l’Etat entre 2012 et 2013. Issu de la confrérie des Frères musulmans, désormais interdite, Mohamed Morsi avait été le premier président démocratiquement élu en Egypte, après le Printemps arabe de 2011 qui avait poussé au départ l’ancien chef de l’Etat Hosni Moubarak, après 30 ans de pouvoir. Dans un pays où les autorités ont mené une sévère répression contre l’opposition islamiste, peu d’habitants commentaient ouvertement le décès de l’ex-chef d’Etat. L’enterrement s’est déroulé dans la nuit, dans un quartier bouclé par des policiers qui ont contrôlé chaque véhicule passant à proximité. Aucun journaliste n’a pu accéder au cimetière, dans le quartier de Medinat Nasr (est du Caire), non loin des lieux où la répression, par les forces de l’ordre, d’un sit-in des partisans de Mohamed Morsi avait fait environ 800 morts, en août 2013. Seuls une dizaine de membres de la famille étaient présents. Après sa destitution par l’armée suite à une vague de manifestations, Mohamed Morsi a été poursuivi dans plusieurs affaires, accusé de « terrorisme », « d’espionnage » ou de « meurtre ». C’est lors d’une audience, lundi, au Caire, consacrée à des accusations d’espionnage au profit de l’Iran, du Qatar et de groupes comme le Hamas à Ghaza, qu’il s’est effondré.
Des milliers de personnes ont participé hier, à Istanbul à une prière funéraire à la mémoire de l’ancien président égyptien, dont la Turquie de Recep Tayyip Erdogan était l’un des principaux soutiens. La cérémonie religieuse s’est tenue dans la mosquée historique Fatih, située sur la rive européenne de la mégalopole turque, rassemblant plusieurs milliers de personnes. Une deuxième prière spéciale a eu lieu dans la même mosquée en présence du président Erdogan.
Le Parti de la liberté et de la justice de Mohamed Morsi, bras politique des Frères musulmans, a parlé d’un «assassinat», dénonçant de mauvaises conditions de détention dont «le but était de le tuer à petit feu». En Jordanie, les Frères musulmans ont accusé les «autorités du coup» (d’Etat contre l’ex-président) de la mort du «martyr» Morsi. Le député conservateur britannique qui avait dirigé en 2018 une commission sur la détention de Morsi réclame « une enquête internationale », rejoignant Amnesty et HRW.
L’Egypte n’a pas réagi aux déclarations de M. Blunt et de l’ONU. Mais les autorités ont tancé les tweets d’une responsable de HRW ayant dénoncé une «négligence criminelle» des autorités. Dans un communiqué, ces dernières ont fustigé de «fausses allégations» et une «exploitation politique au nom des droits humains». L’Egypte nie systématiquement les accusations de violations des droits humains. Mohamed Morsi avait été condamné à un total de 45 ans de prison dans deux affaires, incitation à la violence contre des manifestants fin 2012 et espionnage au profit du Qatar. Il était rejugé après l’annulation de deux verdicts prononcés contre lui - une condamnation à mort et une réclusion à perpétuité. Après la destitution du président Morsi, Abdel Fattah al-Sissi, ministre de la Défense, a mené une répression sans merci contre l’opposition, en particulier les sympathisants des Frères musulmans.

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