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Soutien de la résistance incarnée par le Hezbollah

L’Iran observe de près l’évolution politique libanaise

L'Iran surveille de près la situation au Liban, un des pays de la région où il jouit d'une influence durement acquise mais où la contestation contre le pouvoir en place a été relancée par une gigantesque explosion meurtrière. Près d'une semaine après la déflagration dans le port de Beyrouth qui a fait au moins 160 morts et 6.000 blessés, ce petit pays stratégique du Proche-Orient, écartelé entre diverses influences, reste sous le choc. Les Libanais sont de nouveau descendus dans la rue depuis samedi -comme ils l'avaient fait en masse en octobre dernier- pour dénoncer une classe politique quasiment inchangée depuis des décennies, totalement discréditée après l'explosion. Et le Premier ministre Hassan Diab, nommé après la première vague de manifestations de fin 2019, a dû jeter l'éponge lundi soir. Mais la colère des Libanais se focalise sur l'ensemble du système en place dont l'incompétence, la corruption et la négligence ont, selon eux, mené à la tragédie de Beyrouth. Quelques slogans hostiles à l'influent mouvement chiite libanais Hezbollah ont ainsi fusé pendant les manifestations du week-end. Or, l'Iran entretient des liens étroits avec le Hezbollah, son principal relais au Liban, un mouvement fondé grâce au soutien de la République islamique et en conflit ouvert avec Israël. À Téhéran, quelques étudiants du mouvement paramilitaire de volontaires islamiques Bassij se sont eux rassemblés devant l'ambassade du Liban, allumant en signe de solidarité des bougies en brandissant le drapeau du Liban, et celui du Hezbollah. De nombreux internautes iraniens ont publié des photos du port dévasté accompagnées de poèmes pour Beyrouth de l'écrivain syrien Nizar Kabbani, très populaire en Iran. Et la célèbre tour Azadi, symbole de Téhéran, a pris les couleurs du drapeau du pays du Cèdre. Au lendemain de l'explosion, le guide suprême Ali Khamenei a de son côté exhorté les Libanais à faire preuve de «patience» face à ce «drame douloureux», assurant que l'Iran soutenait leur pays. Le ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a relayé ce soutien des Iraniens au peuple «résilient» du Liban. Téhéran est «tout à fait disponible pour fournir de l'assistance par tous les moyens nécessaires», a-t-il souligné. À ce jour, selons une déclaration lundi du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, 95 tonnes de matériel médical d'urgence ont été envoyés. L'Iran «va continuer d'envoyer davantage d'aide humanitaire», a-t-il promis. Dans le même temps, la visite très médiatique du président français Emmanuel Macron n'est pas passée inaperçue à Téhéran, et son appel à de profondes réformes au Liban a suscité de vives critiques en Iran. Les propos du président français, fondés sur le passé qui lie les deux pays, «vont être le déclic à des troubles dans ce pays, ce qui semble avoir déjà commencé», estiment certains, en référence aux dernières manifestations violentes à Beyrouth. Le quotidien conservateur Kayhan a lui accusé le président français de chercher à «affaiblir la résistance libanaise» en évoquant des «réformes». Il a qualifié de «bluff» la conférence des donateurs internationaux au cours de laquelle 250 millions d'euros d'aides ont été promis dimanche. Il ajoute que les «changements» voulus par Emmanuel Macron consistent d'abord en «l'élimination du Hezbollah» puis, par conséquence, au «sauvetage du régime israélien», ennemi régional de la République islamique. «Au nom d'Israël, Macron a fait passer le message au peuple libanais que s'il continue de résister et de soutenir le Hezbollah, il devra faire face à un autre événement catastrophique», a affirmé Kayhan. D'autres analystes réformateurs, arguant des difficultés de l'Iran en guerre ouverte avec les Etats-Unis et durement frappé par la pandémie de Covid-19, estiment que «dans une telle situation, l'Iran a les mains liées», et s'avère «incapable de faire grand-chose» pour aider la reconstruction du Liban.

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