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Fustigeant Obama, Trump a dénoncé, en 2017, un « carnage américain»

L'heure du bilan

Des affrontements près de la Maison-Blanche, des couvre-feux dans plusieurs grandes villes américaines, un commissariat central incendié à Minneapolis où George Floyd, un Noir américain, a été manifestement assassiné par un des cinq policiers venus l'interpeller, les Etats-Unis ont renoué, ces cinq derniers jours, avec la sinistre ambiance des années 70 lorsque le racisme avait allumé le feu à travers le pays. Dénonçant des agissements de mouvances radicales, notamment Antifa, une organisation antifasciste, le président Trump a privilégié d'emblée la réponse sécuritaire, promettant de «stopper la violence collective» par tous les moyens. C'est ainsi que les brigades de policiers et de militaires dépêchées face aux manifestants qui bravent les couvre-feux n'hésitent pas à utiliser, outre les grenades lacrymogènes, des balles en caoutchouc pour endiguer la colère des Américains qui, toutes races confondues, expriment leur ras-le-bol d'un racisme policier devenu ordinaire, voire encouragé. Des décennies d'injustice raciale ont engendré ces débordements. Elu de justesse, grâce au vote des grands électeurs (sa rivale démocrate, Hillary Clinton ayant obtenu un nombre de voix largement supérieur), le milliardaire américain Donald Trump aura passé trois ans à défaire, méticuleusement, ce que son prédécesseur Barack Obama a tissé pour répondre aux attentes de tous ses concitoyens, démocrates comme républicains. Frappant, tour à tour, les Palestiniens, l'Iran, Cuba, la Corée du Nord, la Chine, l'OMS et j'en passe, il multiplie les «ruptures» avec la gestion précédente, sans se douter que c'est au terme de son mandat que surviendrait l'épreuve véritable.
En quelques mois, le printemps 2020 est devenu, pour lui, un véritable enfer: une crise épidémique qu'il n'a pas vue, ou plutôt qu'il n'a pas voulu voir, un rebond catastrophique du chômage, assorti d'une récession dont les effets risquent d'être terribles, et la résurgence du racisme qui semblait avoir disparu avant qu'il ne vienne, avec ses tweets, lui insuffler un renouveau de flamme et de méchanceté crasse. En succédant à Obama, le 20 janvier 2017, il affirmait, lors de sa prestation de serment, qu'il s'apprêtait à mettre fin «au carnage américain» que le premier président noir des Etats-Unis aurait commis, selon lui. Trois ans plus tard, le bilan est sinistre et le pays sinistré. Il est donc faux de dire que Trump, en théorie président de tous les Américains, n'est pas responsable des dizaines de milliers de victimes d'un Covid-19, de l'effondrement d'une économie que Barack Obama avait laissée prospère, du comportement sauvage de policiers, encouragés à maintes reprises, dans leur croisade anti- Noirs et de fondamentalistes, tueurs en série armés par un amendement désuet. Non seulement, il est pleinement responsable de toutes ces tragédies mais il est, surtout, coupable de n'avoir, à aucun moment, assumé sa mission de président de tous les Américains.

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