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Washington confirme son soutien à Haftar au Conseil de sécurité

L’embrasement encouragé

Mercredi, donc, au terme de plus de deux heures de réunion, les Etats-Unis ont opposé leur veto à l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une condamnation unanime du carnage, intervenu la veille, dans un camp de détention de migrants, près de Tripoli

La chose était prévisible, depuis le coup de téléphone du président américain Donald Trump au maréchal Khalifa Haftar en pleine offensive pour s’emparer de la capitale libyenne. Dans le sillage des propos de son illustre prédécesseur sur le dictateur du Nicaragua Somoza, le milliardaire semblait dire à son tour que « Haftar est sans aucun doute un fils de… mais c’est « notre » fils de…». Ainsi s’explique la décision de Washington de bloquer une condamnation par le Conseil de sécurité de l’ONU du bombardement sanglant d’un camp de migrants en Libye, dont les forces de Khalifa Haftar sont entièrement responsables, en dépit de leurs tentatives de diversion.
Le soutien de Washington au général à la retraite vient à contre-courant de la démarche adoptée par l’ONU qui a présidé à l’accord de décembre 2015, instaurant un conseil présidentiel et un gouvernement d’union nationale (GNA) conduit par son rival Fayez al-Sarraj, seule autorité légitime en Libye, au regard de la communauté internationale. C’est le signe tangible d’un changement radical de la politique de la Maison-Blanche en Libye, une fois de plus en rupture avec la ligne qui était celle des prédécesseurs démocrates.
A cela, une raison toute simple : le soutien militaire et politique apporté par les Emirats arabes unis et par l’Arabie saoudite au sulfureux Haftar, réfugié pendant de nombreuses années aux Etats-Unis, avant de « débarquer » en Libye en 2011, au plus fort de la révolte qui a emporté le régime de Maâmar El Gueddafi.
Mercredi, donc, au terme de plus de deux heures de réunion, les Etats-Unis ont opposé leur veto à l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une condamnation unanime du carnage, intervenu la veille, dans un camp de détention de migrants près de Tripoli (plus de 53 migrants tués, une centaine blessés).
Le département d’Etat avait pourtant dénoncé « une attaque abjecte », quelques heures auparavant, sans que cela n’influe sur la position de la Maison-Blanche, qui ignore superbement les appels repris dans le document du Royaume-Uni, à un cessez-le-feu immédiat et au retour au processus politique.
Ce faisant, l’administration Trump vient conforter une fois de plus ses alliés du Golfe et leurs vassaux égyptien et libyen dans leurs méthodes brutales et leur ambition autoritaire. Une fois de plus car elle avait déjà, voici quelques semaines, bloqué un autre document sur la table du Conseil de sécurité, appelant à un cessez-le-feu impératif. Sans aller jusqu’à déclarer expressément leur hostilité au GNA de Fayez
al Serraj, les Etats-Unis se rangent du côté de Khalifa Haftar avec lequel les contacts ont été aussi multiples que fructueux depuis le début de juin, au plus fort de son « irrésistible » offensive sur Tripoli. Pourtant, la donne a beaucoup changé en quelques jours, notamment avec la perte de la base stratégique de Gharyan où ses troupes ont connu une humiliante déconvenue, abandonnant matériels et blessés aux mains des forces loyales du GNA. Trump a beau vanter, depuis son coup de téléphone à « l’homme fort de l’Est », leur « vision commune » et salué « le rôle significatif du maréchal Haftar dans la lutte contre le terrorisme et la sécurisation des ressources pétrolières de Libye », il est aisé de deviner que, derrière ce beau discours, ce sont surtout les nombreux engagements pour le futur qui intéressent Washington et, notamment, les relations que Haftar ne manquera pas de nouer avec certains alliés parmi les plus proches des Etats-Unis dans la région moyen-orientale. Ce faisant, il ne fera que marcher sur les pas de ses principaux alliés. D’aucuns attribuent cette option au lobbying effréné que Haftar, financé par les Emirats arabes unis, a mené en direction de l’administration Trump et des lobbies qui la soutiennent.
C’est une raison évidente qui explique, d’ailleurs, le silence de Washington sur les crimes de guerre commis par le général à la retraite libyen Khalifa Haftar autant que sur ceux de la coalition au Yémen.
Près de 1 000 personnes, en effet, ont été tuées et plus de 5 000 blessées, depuis avril, dans l’offensive de Haftar contre la capitale libyenne, Tripoli, a constaté hier l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

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