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Le Mali sous la menace de sanctions de la Cédéao

L'échec des ingérences

Depuis le renversement du président Amadou Toumani Touré, en 2012, le Mali n'en finit pas de sombrer dans une spirale de conflits et de crises multidimensionnels. Si l'intervention étrangère s'est encore aggravée, au fur et à mesure d'une gestion chaotique de l'Etat malien, sourd aux attentes de la population exacerbée par la crise humanitaire et les menaces terroristes, elle n'en a pas pour autant résolu les questions de fond qui minent le devenir du pays. Tributaire de financements internationaux, assortis de politiques publiques imposées, le gouvernement d'Ibrahim Boubacar Keïta a, huit années durant, reproduit les mêmes réponses et donc maintenu sous tutelle un Mali totalement assujetti à l'interventionnisme des bailleurs de fonds, notamment institutionnels. Ces derniers sont toujours les sponsors des gouvernants qui, de plein gré ou malgré eux, poursuivent une mauvaise gestion de la crise dans le nord du Mali, une mauvaise gouvernance, une corruption exponentielle et des «réformes» imposées soit par la Banque mondiale, soit par des ambassades ou des agences de coopération qui sont allés jusqu'à se mêler du Code de la famille, source d'un mécontentement extrême. Sourds à la colère du peuple malien, ces institutions et les gouvernants n'ont pas vu venir le vent fatal qui a emporté IBK et son gouvernement, contraint l'armée à sortir des casernes pour instaurer un Comité de salut du peuple malien et ouvert la voie à une transition dont nul ne peut prédire si elle aura une issue bénéfique, dès lors que le contexte global n'a nullement changé.
Si les bailleurs de fonds restent dans le déni de la situation réelle des Maliens, comme des autres peuples du Sahel d'ailleurs, il apparaît clairement que la solution réside dans l'avènement d'une démocratie pleine et entière qui restituerait aux seuls Maliens la gouvernance de leur pays et de leurs institutions. C'est pourquoi les pressions qui s'exercent actuellement sur le Mali pour un retour à la légalité constitutionnelle sont en même temps objectives et inquiétantes, dans la mesure où elles peuvent comporter des manoeuvres susceptibles de maintenir le statu quo. Les membres de la junte qui ont choisi de prendre le taureau par les cornes ont tout intérêt à s'appuyer fermement sur la légitimité du M5- RFP, le mouvement de contestation populaire qui a mis à bas le régime de Ibrahim Boubacar Keïta, surtout que le contexte sécuritaire ne plaide guère en leur faveur. La crise malienne est sans doute une crise de l'Etat et de sa classe politique dominante mais elle est avant tout la crise des ingérences internationales qui, depuis des décennies, dictent au peuple malien la conduite de ses affaires. La situation dégradée commande de prendre en compte les recommandations de l'Union africaine, de la Cédéao, dont les sanctions font plus mal à la population qu'aux dirigeants eux-mêmes, et des pays qui ont à coeur de préserver la stabilité et la paix au Mali, tout en agissant dans le sens du discours de l'opposition et des forces sociales, devenu plus conscient et plus offensif qu'en 2012... 

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