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Qalb Tounes veut accélérer la formation du gouvernement tunisien

Ghannouchi joue à qui perd gagne

Les tirades de ces semaines agitées, avec Ghannouchi qui exclut tout contact avec Qalb Tounes et Karoui qui s’interdit toute compromission avec Ennahdha, ne sont pas sans rappeler les propos enflammés de 2014.

Au sortir d’une réunion du bureau politique consacrée à l’examen de la situation en relation avec les tractations pour former le prochain gouvernement, le parti Qalb Tounes ( Au cœur de la Tunisie ) de Nabil Karoui s’est fendu d’un communiqué dans lequel il appelle à accélérer la démarche pour transcender la vacance du gouvernement intérimaire actuel, chargé de la gestion des affaires courantes, et surtout pour préparer, dans de bonnes conditions, le projet de loi de finances 2020. C’est là, a-t-il dit, une nécessité dont l’urgence est rendue criarde par le fait que les discussions peinent à avancer et que les positions des uns et des autres n’évoluent pas, alors que le gouvernement sortant a subi un certain nombre de démissions conséquentes. Pour Qalb Tounes, il est donc impératif de progresser au plus vite, sans attendre les délais constitutionnels qui seraient lourds de conséquence puisqu’ils ouvriraient la voie à de nouvelles élections législatives, dans un pays déjà éprouvé par l’érosion des ressources et le poids de l’endettement extérieur. Le parti a d’ailleurs mis en garde contre la gravité des situations sociales et politiques, des raisons nécessaires et suffisantes pour activer davantage la transition avec un nouveau staff gouvernemental fondé sur les compétences, l’indépendance des ministères régaliens et prémuni de toute forme de quotas partisans. Ce même communiqué demande au bloc de Qalb Tounes, qui compte 38 élus, ainsi qu’aux autres blocs parlementaires, de réfléchir « sérieusement » au projet de loi de finances 2020 dont l’importance et l’impact direct sur la situation socio-économique de la Tunisie sont évidents alors que les délais pour son adoption sont désormais très courts. Mardi dernier, le nouveau chef du gouvernement désigné Habib Jamli, a entamé les concertations officielles en recevant une délégation de Qalb Tounes, arrivé deuxième aux législatives d’octobre. Selon la Constitution, il dispose d’un mois pour former un gouvernement, délai renouvelable une seule fois. Jamli a affirmé que ces concertations « concernent tous les partis sans exception sauf ceux qui s’excluent eux-mêmes. Elles seront menées selon le nombre de sièges obtenus au Parlement. La compétence et l’intégrité seront les critères de choix des membres du nouveau gouvernement», a-t-il même insisté. Habib Jamli a été mandaté le 15 novembre par le président Kaïs Saïed, de former le nouveau gouvernement, après avoir été désigné par le mouvement Ennahda qui a remporté le plus grand nombre de sièges au sein de l’Assemblée des représentants du peuple ( ARP ). Outre cette sortie de Qalb Tounes, des sources crédibles affirment que le président du parti islamiste Ennahdha, Rached Ghannouchi, a multiplié les rencontres afin de mobiliser des alliés, sinon des appuis pour la formation du gouvernement, conscient que sans la majorité requise de 109 députés, il sera hasardeux de solliciter l’investiture. Or, les prétendants ne se bousculent pas au portillon du temple de Montplaisir. Beaucoup gardent en mémoire les alliances conclues auparavant par Ennahdha, non sans de féroces appétits, et la manière dont leurs auteurs ont brûlé sur l’autel des sacro-saints principes du parti islamiste. Le meilleur exemple concerne Nidaa Tounes, vainqueur incontesté des législatives et de la présidentielle en 2014, sous la houlette de feu Béji Caïd Essebsi et désormais réduit en poussière par le jeu des alliances et des virages opportuns conclu en 2017 avec Youssef Chahed, devenu entre temps le patron infréquentable de Tahya Tounes. Les tirades de ces semaines agitées, avec Ghannouchi qui exclut tout contact avec Qalb Tounes et Karoui qui s’interdit toute compromission avec Ennahdha, ne sont pas sans rappeler les propos enflammés de BCE et Ghannouchi en 2014, avant que les deux hommes ne scellent une alliance contrainte et forcée « pour le bien de la nation ». Le scénario d’hier est déjà celui de demain.

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