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Al Serraj accuse Haftar au Conseil des droits de l’Homme

Des pourparlers à l’ombre d’un volcan

Intervenant, hier, à Genève où doivent reprendre demain les négociations entre émissaires des deux camps pour conforter le fragile cessez-le-feu qui prévaut en Libye, le chef du gouvernement d’union nationale ( GNA ) libyen, Fayez al Serraj n’a pas hésité à qualifier le maréchal Khalifa Haftar et ses adjoints de l’Armée nationale libyenne autoproclamée dont l’offensive contre Tripoli dure depuis le 4 avril 2019 de «criminels de guerre», tout en dénonçant, par ailleurs, l’inaction internationale face aux violences dont souffre la population en Tripolitaine. «Le monde entier a pu assister à l’escalade des hostilités, aux attaques contre la capitale Tripoli, depuis le 4 avril 2019. Et jusqu’à aujourd’hui, nous n’avons pas vu d’action de la communauté internationale», a déploré Fayez al Serraj devant le Conseil des droits de l’homme.
Cette déclaration augure mal des pourparlers qui doivent se poursuivre, toujours sous les auspices des Nations unies, même si le ministre des Affaires étrangères du GNA, Mohamed Taha Siala a indiqué, hier, que Tripoli n’a pas encore reçu d’invitation.
Le dialogue a lieu entre des représentants des deux parties en conflit, outre la présence de personnalités invitées par l’émissaire de l’ONU, Ghassan Salamé, qui devait rencontrer, hier,
Fayez al Serraj. Parallèlement au dialogue politique, dont on ne peut pas dire encore qu’il se déroule dans des conditions qui incitent à l’optimisme, il y a eu deux sessions de discussions entre des chefs militaires des deux camps, également à Genève. Les proches de Khalifa Haftar ont quitté la table des pourparlers, la semaine dernière, arguant de la nécessité de consulter leur dirigeant mais Ghassan Salamé a affirmé qu’ils comptent revenir à Genève demain, au plus tard.
Des deux côtés, on déclare sans cesse que la volonté existe pour parvenir à un cessez-le-feu durable.
Cependant, l’intervention, hier, de Fayez al Serraj devant le Conseil des droits de l’homme montre bien à quel point le terrain reste miné, le chef du GNA ayant dénoncé les «violations flagrantes des droits humains qui se poursuivent et qui ont entraîné le décès de milliers de personnes et le déplacement de centaines de milliers de personnes». «Nous avons demandé à plusieurs reprises à ce que des commissions d’enquête soient établies pour suivre les violations les déplacements forcés, les détentions arbitraires, les meurtres extrajudiciaires», a-t-il insisté.
Les parties au conflit se disputent le pouvoir en Libye depuis 2015, le GNA, basé à Tripoli, ayant été reconnu par la communauté internationale tandis que le pouvoir de l’Est, incarné par le maréchal Khalifa Haftar est, lui, tributaire de « l’aide » de certains Etats comme les Emirats, l’Arabie saoudite et l’Egypte qui lui fournissent le soutien militaire nécessaire depuis le déclenchement de son offensive contre Tripoli, en avril 2019. Une trêve est intervenue sous la double pression de la Russie et de la Turquie, le mois dernier, mais elle est régulièrement violée, depuis le 12 janvier, de sorte que les combats se poursuivent aux portes de la capitale libyenne entre les forces loyales au GNA et l’ANL de Haftar qui compterait de nombreux mercenaires de plusieurs nationalités.
«Nombreux sont ceux qui ont perdu leur vie, des femmes, des enfants, des personnes âgées, des familles ont été déplacées, des enfants se sont retrouvés orphelins, du fait des agressions commises par les criminels de guerre ou le criminel de guerre, monsieur Haftar», a souligné Fayez al Serraj qui a condamné les attaques «aveugles» contre des infrastructures publiques, comme les aéroports et les hôpitaux, réclamant que «ceux qui les financent et ceux qui fournissent des armes aux auteurs de ces attaques soient tenus pour responsables». En somme, le chemin vers la paix est encore semé de nombreux obstacles.

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