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Nouvelle grande manifestation de colère, aujourd’hui, à Beyrouth

Aoun intransigeant sur la souveraineté du Liban

Le pays n'a pas commencé à panser ses blessures, au lendemain de la tragédie qui a vu le port de Beyrouth soufflé par plusieurs explosions meurtrières, que la colère de la rue a repris avec des manifestations de plusieurs milliers de personnes contre ce qu'elles considèrent comme un symbole de l'incurie et de la corruption de l'élite dirigeante du Liban. Les forces de l'ordre ont dû recourir aux gaz lacrymogènes pour les disperser alors que la polémique grandit quant aux responsabilités de la catastrophe qui a dévasté des quartiers entiers de la capitale. Les heurts se sont accompagnés de vandalisme au détriment de nombreux magasins tandis que la police a subi les jets de pierre habituels, notamment au niveau du Parlement. L'agence libanaise d'information a fait état de plusieurs blessés après la riposte des forces de l'ordre, lançant un appel au calme à la veille de la grande manifestation anti- gouvernementale qui doit rassembler, aujourd'hui, une foule de mécontents alors que le pays est confronté à une crise socio-économique et politique des plus aiguës. Avec 149 morts et plus de 5000 blessés, ainsi que des milliers de sans-abris, le drame libanais aura atteint son paroxysme alors que les appels à des changements en profondeur se multiplient, à l'intérieur comme à l'extérieur du Liban, notamment de la part de la France, de l'Union européenne et du FMI. Le débat sur les responsabilités des autorités du port, des services de douane et de certains services de sécurité ont nourri les polémiques et de premières arrestations ont eu lieu, sans que la controverse sur le stockage dans les entrepôts depuis six ans, au moins, de quelque 2700 tonnes de nitrate d'ammonium en soit apaisée. Les mis en cause se rejettent bien évidemment la responsabilité du drame. Trois jours après les explosions, le président libanais Michel Aoun a laissé entendre que celles-ci, ayant atteint l'effet d'un séisme de 3,3 degrés sur l'échelle de Richter, pourraient avoir été provoquées par «une intervention extérieure», laissant supposer ainsi un éventuel missile ou une bombe. Mais l'enquête n'en est encore qu'à ses balbutiements et l'explication officielle s'en tient aux 2750 tonnes de nitrate d'ammonium stockées depuis 2014, après que le navire les ayant transportés eut coulé et ses propriétaires mis en faillite. Rassurant malgré l'ampleur de la tragédie, le président Aoun a déclaré que «sous le mandat de Michel Aoun, il n'y aura pas d'atteinte à la souveraineté» du Liban. Un message à l'adresse de son homologue français, Emmanuel Macron, en visite à Beyrouth pour évaluer les dégâts et appeler à de «profonds changements»? Toujours est-il qu'il a demandé à ce dernier des images satellites de la série d'explosions, ajoutant que «si la France n'envoie pas ces images, nous les demanderons à d'autres Etats, afin de savoir s'il s'agit d'une agression extérieure ou des conséquences d'une négligence». Convaincu que la traduction en justice des principaux responsables concernés «sera la seule façon pour les proches des victimes de pouvoir faire leur deuil», le chef de l'Etat a également indiqué que « vingt personnes sont déjà visées par l'enquête et les procédures» qui prendront du «temps». «Je ressens la douleur du peuple» a-t-il, en outre, déclaré. Mais les sirènes d'une internationalisation du dossier libanais ont déjà retenti qui réclament des changements profonds alors que le système qui a prévalu pendant des décennies a atteint ses limites. Michel Aoun a estimé, à ce sujet, que la politique du compromis «ne fonctionne plus», et qu'il «handicape le travail politique et les réformes». Un appel à une refondation libanaise par et pour les Libanais dont on mesure les immenses difficultés et les nombreux défis, au moment où les pressions internes et extérieures se multiplient, de jour en jour, pour exiger un nouveau pacte, sachant que certaines parties hostiles à certaines forces politiques libanais n'ont pas hésité à demander au président Emmanuel Macron la résurgence d'un mandat français. Demande à laquelle il a répondu, expliquant qu'il ne lui appartient pas de «se substituer aux responsabilités d'un gouvernement souverainement élu, d'un président souverainement élu...Ce n'est pas à un président français d'écrire votre histoire», a-t-il averti.

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