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Ligue 1 : le protocole sanitaire anti-Covid appréhendé par les clubs

Le protocole sanitaire anti-Covid imposé par les autorités compétentes avant le démarrage vendredi du championnat 2020-2021 de football, suscite quelques appréhensions chez les dirigeants de clubs qui n'excluent pas l'apparition d'éventuelles difficultés lors de l'application des différents points.

A l'arrêt depuis le 16 mars dernier en raison de la pandémie de Covid-19, le championnat d'Algérie de Ligue 1 reprend ses droits vendredi et samedi prochains, au moment où un débat s'instaure sur les véritables capacités des clubs à garantir le strict respect et application des mesures contenues dans le protocole sanitaire.

Samedi dernier, le stade du 5-Juillet d'Alger a abrité le premier match de la saison, celui de la Supercoupe d'Algérie, remporté par le CR Belouizdad face à l'USM Alger 2-1, et au cours duquel le protocole sanitaire en question a été mis en oeuvre. A cette occasion, les téléspectateurs -- et les dirigeants des clubs -- ont pu découvrir cette nouvelle réalité contraignante imposée par le Covid-19, alors que le championnat de Ligue 1 va démarrer vendredi, avec une nouvelle formule où 20 clubs croiseront le fer tout au long des 38 journées du calendrier. 

Pour le directeur du pôle compétitif du CR Belouizdad, Toufik Korichi, les clubs de L1 auront des difficultés à appliquer strictement le protocole sanitaire, fondant son opinion sur l'expérience qu'il a vécue autour du match de Supercoupe d'Algérie.

"A travers cette rencontre, on s'est rendu compte de la difficulté, pour les clubs, d'appliquer et de respecter scrupuleusement le protocole sanitaire, tout au long de la saison. La Supercoupe était un rendez-vous spécial, organisé par la Ligue de football professionnel (LFP) dans la grande enceinte du 5-Juillet, en présence des hautes autorités... Malgré cela, nous avons constaté des difficultés dans la maîtrise de l'ensemble du processus du protocole. Qu'en sera t-il alors pour les matches de championnat !", a indiqué Korichi à l'APS.

"Personnellement, je m'interroge sur le devenir du protocole sanitaire et le degré de son respect tout au long des 38 journées de championnat", a-t-il poursuivi.

Parmi les mesures contenues dans le protocole, préalable à la reprise du championnat, figurent les tests PCR que les clubs doivent effectuer pour leurs joueurs et staffs techniques 72 heures avant chaque rencontre. Sachant que ces tests ne restent valables que pour une période limitée puisque, avant même l'obtention des résultats, le joueur peut être contaminé par un porteur du virus. Par conséquent, la direction du club est obligée, dès l'accomplissement du test PCR, d'isoler ses joueurs jusqu'au jour du match.

A titre d'exemple, le CRB a procédé, à l'occasion du match de Supercoupe, au regroupement de ses joueurs dans un hôtel où l'équipe a effectué les tests PCR.  

"Nous avons établi une convention avec une clinique privée pour faire subir, au niveau de l'hôtel, les tests PCR aux joueurs. Ces derniers rejoignent par la suite leurs chambres individuelles. Après les résultats négatifs des tests, nous pouvons alors mettre deux joueurs par chambre", a-t-il expliqué. 

Les joueurs du CRB ont même été "interdits de quitter l'hôtel, voire rendre visite à leurs familles, de peur de contracter le virus (...) outre le fait de prendre le déjeuner et dîner loin des autres personnes, et en respectant la distanciation, et ce jusqu'au jour du match", a poursuivi Korichi.

De son côté, le vice-président du conseil d'administration de la JSM Skikda, Abderrahmane Lemaici, a estimé que l'application du protocole de santé Covid-19 constituait une "nouvelle situation dure" pour tous les clubs, mais "nous n'avons pas le choix et nous devons faire face à cette situation".

"Nous travaillons à la mise en oeuvre du protocole conformément aux exigences de la Fédération algérienne de football, mais il est difficile de se conformer pleinement à son contenu, tant en termes d'hébergement des acteurs que de la difficulté de les surveiller pour éviter l'infection", a-t-il déclaré.

 

La LFP "vole au secours" des clubs

 

Parmi les points-clés du protocole de santé Covid-19, figure le déroulement des rencontres sans public, dans le but de réduire le nombre de personnes dans les stades, tout en assurant la propreté des installations et la régulation de la circulation, en particulier dans les zones d’accès et les goulots d’étranglement, avec le marquage au sol.

A cet égard, Lemaici a indiqué que le stade 20-Août de Skikda est une "grande installation avec les structures nécessaires" pour mettre en oeuvre le protocole de santé. Il comprend deux entrées, six vestiaires pour les équipes, un vestiaire pour les arbitres et une salle de contrôle anti-dopage.

En revanche, Toufik Korichi a fait savoir qu'il n'a pas d'"éléments concrets" en ce qui concerne les mesures prises au stade 20-Août d'Alger, toujours en travaux.

La mise en oeuvre du protocole anti-Covid va éprouver financièrement les clubs algériens, en particulier les formations en manque de moyens, contraintes d'allouer un budget supplémentaire pour faire face à cette crise sanitaire, avant que la LFP n'annonce sa disposition à prendre en charge les tests PCR.

"Les coûts sont très élevés pour l'application du protocole. Pendant notre stage préparatoire dans la capitale, nous avons effectué trois échantillons d'analyse qui nous ont coûté 120 millions de centimes, soit 40 millions par échantillon, ce qui est énorme pour notre club", a indiqué le vice-président du conseil d'administration des "V-noirs", soulignant que son équipe a dû "réquisitionner tout un hôtel pour l'application de la distanciation physique, mettant à rude épreuve le budget du club".

Lemaici s'est, par ailleurs, interrogé sur la capacité de la LFP à s'engager pour assurer le coût des tests : "Merci à la Ligue pour son initiative, mais vu le prix élevé des tests, pourra-t-elle les prendre en charge jusqu'à la fin de la saison ou nous laissera-t-elle tomber au milieu de la route?".

Pour sa part, le dirigeant du CRB s'est demandé comment les clubs pourraient se permettre de tels coûts tout au long de la saison : "Le coût d'un test PCR pour les joueurs et staff technique avant chaque rencontre est estimé à 50 millions. Honnêtement, c'est très cher".

Le président de la LFP, Abdelkarim Medouar, a annoncé vendredi que son instance était prête à prendre en charge les tests PCR tout au long de la saison, c'est-à-dire une moyenne de 1.000 tests par journée de championnat, "sous conditions", appelant les autorités publiques à faire réussir cette opération en mettant à disposition les kits nécessaires au niveau de toutes les wilayas du pays.

 

Les principaux points du protocole sanitaire Covid-19 de reprise

 

Conditions de tenue des matchs 

- Test PCR pour les joueurs et staff technique 72h avant chaque match.

- Contrôle de la température corporelle à l’entrée de toute structure (pistolet frontal). 

- Strict respect des mesures de distanciation sociale et physique (proscription des poignées de mains, accolades et embrassades).

- Distanciation sur le banc de touche, dans le transport et dans les lieux de restauration. 

- Veille au respect du port obligatoire du masque pour tous (sauf pour les joueurs sur le terrain).

- Veille à l’hygiène et à l’organisation sanitaires des structures et locaux. 

- Organisation de la circulation avec marquage au sol, notamment, dans les zones d’accès et des goulots d’étranglement. 

- Restriction du nombre de personnes accédant aux infrastructures de compétition, quelle qu’en soit la nature (déroulement des matchs à huis clos, ndlr).

- Utilisation de grands autobus avec occupation d'un siège sur deux.

- En mise au vert, chambre individuelle pour chacun.

 

Conditions administratives

- Mise en place d’une commission de surveillance de veille à l’application du protocole sanitaire, à travers la désignation d’un Covid-manager (obligatoirement un médecin).

- Responsabilisation des athlètes et staff avec engagement écrit et dûment signé. 

- Sensibilisation des athlètes et des acteurs gravitant autour, par des moyens de communication sémiologiques simples.

- Exclusion de toute personne ne respectant pas les règles de prévention édictées. 

- Tenue d’un registre recensant toutes les personnes accédant aux diverses structures, afin de faciliter toute éventuelle enquête épidémiologique.

 
 

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