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Ligne Morice: après la mort, la vie a repris ses droits à Tlemcen

Les images douloureuses qu’évoquent la sinistre "ligne Morice", ses lignes électrifiées s'étendant de Tlencen à Bechar, et ses mines antipersonnel et collectives, restent ancrées dans la mémoire des moudjahidine qui s'en souviennent encore à la veille de la journée internationale de la sensibilisation au problème des mines et de l'assistance à la lutte antimines.Même après le recouvrement de l’indépendance nationale, la ligne Morice a continué à semer la mort et causer de lourds handicaps aux victimes, mais grâce aux efforts des éléments de l’Armée Populaire Nationale (ANP) pour déminer les régions infestées de mines, la vie a repris ses droits tout comme l’espoir et la quiétude. La ligne Morice, du nom du ministre français de la défense de l’époque, s’étendait sur toute la région frontalière Ouest du pays à partir de Marsa Ben M’hidi (Tlemcen) jusqu’à Bechar, sur de plus 750 km dont 173 km se trouvant sur le territoire actuel de la wilaya de Tlemcen. Cette ligne électrifiée et truffée de mines antipersonnel et collectives devient alors une véritable machine à tuer ou à mutiler et un obstacle très dangereux à surmonter pour les troupes chargées de transporter du matériel militaire et autres à partir du pays voisin.De nombreux moudjahidines ont perdu la vie en tentant de traverser cette ligne de la mort, d’autres ont survécu mais marqués à jamais de lourds handicaps physiques à l’instar du défunt moudjahid Benaissa Benamar, dont le bras droit et le pied gauche furent arrachés par une mine en 1961 alors qu’il faisait partie d’un groupe de déminage de l’Armée de libération Nationale (ALN). Décédé il y a quelques années, ce moudjahid, dont le témoignage a été consigné dans l’ouvrage "Ligne Morice, ses impacts et méthodes de son infiltration" du chercheur en histoire Bentrar Mohamed, avait qualifié cette ligne de "très périlleuse". Le défunt moudjahid et journaliste Abdelmalek Ouasti, raconte dans son ouvrage "Le démineur", la mort qu’il côtoyait à chaque fois qu’il doit ouvrir un passage dans cette ligne mortelle : "la zone interdite est minée. Les abords du réseau barbelé sont parsemés d’engins de toute sorte savamment piégés. Un geste inconsidéré, une fraction de seconde d’inattention et voilà un effarant cercle de feu et de fer qui soulève le sol. Il ne restera que des débris de celui ou de ceux qui se sont retrouvés à l’intérieur de ce cercle". Bensefia Larbi, moudjahid et président actuel du bureau de Tlemcen de l’Association nationale des grands invalides de guerre, amputé d’un pied suite à l’explosion d’une mine, se souvient au détail près de cette ligne Morice, mise en place pour tuer et étouffer la guerre de libération. "On savait qu’à chaque tentative de traverser, c’était la mort certaine", a-t-il dit. Il se souvient du jour où il sauta sur un engin explosif en 1958 et comment il a saigné jusqu’à perdre connaissance pour se retrouver dans un hôpital puis au camp d’internement de la ville d’Ouled Mimoune (Tlemcen) jusqu’à 1959. "Je ne peux effacer ces images de mon esprit", avoue-t-il, six décennies après ce drame.

Un effarant cercle de feu et de fer

La même émotion et le même sentiment restent vivaces chez chacun des acteurs de la guerre de libération ayant activé sur la bande frontalière Ouest. C’est le cas du moudjahid Bali Bellahsen, un fidaï de Tlemcen et auteur de plusieurs ouvrages sur la révolution armée dont "Le rescapé de la ligne Morice".Ce condamné à mort est catégorique:  "celui qui pénètre la ligne Morice est pratiquement assuré de la mort et celui qui réussit à s’en sortir est comme s’il venait de renaitre". Bali Belahsen se souvient des centaines de moudjahids tombés au champ d’honneur sur cette ligne de la mort et de nombreux autres également ayant survécu mais avec des corps mutilés gardant à vie les séquelles d’une histoire coloniale impitoyable.Il faisait partie d’un groupe de démineurs de la région de Bechar. Il s’est blessé à deux reprises dans l’explosion de mines collectives en 1958 et en 1959.

 

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