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Un suspense américain

«Joe l'endormi», dixit Trump, a, pratiquement, terrassé «Donald l'agité». Celui-ci a beau tempêter, depuis trois jours, les résultats sont impitoyables, vote par correspondance oblige, et tout indique que le 46ème président des Etats-Unis sera, bel et bien, démocrate. Une revanche pour le parti bleu qui avait vécu, comme un traumatisme, la défaite de sa candidate, en 2016, Hillary Clinton, malgré une indéniable avance en termes de voix. Même s'il s'agit d'une victoire à l'arraché -l'ivresse importe bien plus que le flacon- l'incertitude et l'inquiétude ont, tour à tour, plombé l'atmosphère, dans les états-majors des deux candidats. Trump va donner libre cours à sa fureur coutumière, criant, à qui veut l'entendre qu'on lui a «volé» sa victoire et qu'il se considère, toujours, comme le «président légitime». Confiant dans le travail de son armada d'avocats et dans le récent verrouillage de la Cour suprême, par la désignation d'une juge conservatrice, il pense avoir le dernier mot dans le bras de fer judiciaire qu'il a programmé. Mais les Américains redoutent bien plus, son refus d'admettre la défaite pouvant générer des contestations violentes et des affrontements dans la rue, surtout que le bras de fer dans les tribunaux peut durer des semaines.
Jamais, les Etats-Unis n'ont vécu un tel mélodrame ni une telle dérive qui ont mis à mal l'édifice démocratique, vieux de plus de deux siècles. Pourtant, il n'y a rien de surprenant à cela. Durant quatre ans d'un mandat surréaliste, Trump a joué les apprentis sorciers, encourageant les suprématistes, stigmatisant les manifestants contre les meurtres des Américains noirs, tués par des policiers dans des circonstances suspectes, jouant la carte sécuritaire jusqu'à détenir des enfants de migrants, dans des conditions dramatiques. Ne parlons pas de ses sorties sur la scène internationale où, enivré par un sentiment de puissance exacerbé, il a provoqué plusieurs crises, aggravé d'autres, et semé le trouble, même dans les rangs des alliés traditionnels des Etats-Unis. C'était faire peu de cas de la mutation de l'électorat, les Américains noirs et les Latino-Américains ayant investi la scène politique, durant les quatre années écoulées. Un facteur peut-être secondaire, mais qui a contribué à la victoire de Joe Biden, non parce qu'il a su séduire cette frange électorale, en choisissant comme co-listière Kamala Harris, mais aussi parce qu'il a incarné l'exact contraire de Trump, notamment face à la pandémie du nouveau coronavirus. Ainsi, le résultat qui se révèle, d'heure en heure, est-il bien plus contre Trump que pour Biden, principalement.

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