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Un Ottoman en flagrant délire

Le quitus donné avant-hier, par le Parlement turc autorisant le déploiement de militaires en Libye pour y soutenir le GNA, contre le maréchal Haftar, n’est que la dernière branche placée sur le brasier avant qu’on y mette le feu. En flagrant délire, l’Ottoman Erdogan a des objectifs plus pernicieux que l’apparente volonté de venir au secours des Frères musulmans menacés par le général Haftar. Les vrais enjeux sont dans les fonds marins, au sens propre du mot. Quant aux Frères musulmans, ils ne sont qu’un instrument de mise en œuvre de la politique turque, notamment dans les pays arabes. Tout a commencé le 27 novembre de l’année 2019, quand, à la surprise générale, le président turc, Recep Tayyip Erdogan a signé un accord maritime avec le chef du gouvernement libyen, Fayez al Serraj. Cet accord permettra à Ankara d’augmenter de 30% la superficie de son plateau continental. En d’autres termes, la Turquie fait avancer ses frontières maritimes de plusieurs centaines de kilomètres, ce qui donne l’accès à des zones économiques très riches en gaz et en pétrole, revendiquées par la Grèce et par Chypre. Ainsi, l’accord peut empêcher la Grèce de signer un accord de délimitation maritime avec l’Egypte et Chypre, car désormais l’influence de la Turquie dans l’exploitation des hydrocarbures en Méditerranée orientale est considérable. Du coup, c’est la levée de boucliers. La Grèce, Chypre et l’Egypte liés entre eux par de grands projets énergétiques, dénoncent avec la plus haute fermeté l’hégémonisme turc. En dénonçant cette mainmise d’Ankara sur une zone prometteuse, ils craignent que l’accord ne vienne compliquer le projet de construction du gazoduc EastMed (Israël, Chypre, Grèce, Italie), destiné à acheminer le gaz méditerranéen vers l’Europe... Avec un acquiescement tacite de son mentor américain, Erdogan bombe le torse et déclare, le 9 décembre dernier, à la télévision publique TRT qu’avec cet accord son pays peut désormais mener des activités d’exploration conjointes avec la Libye. Il s’est dit même «prêt à dépêcher de nouveaux navires de forage en Méditerranée orientale, en mer Noire, et aussi dans les eaux internationales». Tels sont les principaux éléments d’un brasier qui a comme mobiles le gaz et le pétrole. Le conflit prend alors une dimension internationale qui implique les plus grandes puissances de la planète: la Turquie, l’Italie, le Royaume-Uni et les États-Unis soutenant le GNA et de l’autre, l’Égypte, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis portant à bras-le corps le maréchal Haftar. Au final le soutien prodigué par Erdogan à Fayez al Serraj n’est que la face cachée de l’iceberg.

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