{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Surenchères et exclusions

L’Algérie tout entière a le regard braqué, aujourd’hui, sur la ville de Suez qui accueille l’équipe nationale de football pour laquelle tout un peuple est en train de prier. C’est que la frustration du quotidien, conjuguée aux aléas des vendredis successifs pendant lesquels les manifestants jeunes et vieux réclament, sans cesse, un changement radical de gouvernance, est devenue telle que le sport-roi cristallise, en ce mois caniculaire de juillet, la somme de toutes les espérances. Pendant ce temps, la justice poursuit l’instruction des dossiers relatifs à la corruption qui a affecté en profondeur l’économie du pays, tout en confinant au désespoir des pans entiers de la société. Mardi, on apprenait que le parquet général près la Cour suprême a engagé les procédures de poursuites judiciaires à l’encontre de l’ancien ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, et ce dans le cadre des affaires relatives à Ali Haddad et à Mahieddine Tahkout, pour «des faits punis par la loi». Ghoul a occupé d’autres postes ministériels, notamment ceux de la Pêche et des Transports, et il y a imposé son empreinte indélébile. Il va sans dire que c’est dans l’affaire de l’autoroute Est-Ouest qu’il est le plus attendu par bon nombre de citoyens, convaincus que ce projet a coûté beaucoup plus que nécessaire au Trésor public alors même qu’il n’est ni achevé ni exempt de malfaçons récurrentes.
Mais ces évènements ne peuvent cacher la grande incertitude dans laquelle se trouve le pays, en dépit d’un signe avant-coureur sur l’amorce éventuelle du dialogue politique pour sortir de la crise. La récente conférence des « Forces du changement » a apporté une relative décrispation, mais elle a besoin d’être épaulée par les autres courants, que ce soit des formations politiques, la société civile ou des personnalités nationales. Loin des surenchères et des exclusions, d’ailleurs illégitimes au regard de la démocratie, l’attachement aux intérêts supérieurs de la nation exige une abnégation véritable dont peut se nourrir un dialogue inclusif et consensuel. Le fait est que le peuple trouvera, à travers l’instauration d’un « Etat de droit où prévaudra le progrès économique, la prospérité sociale et la cohésion sociétale, et où règnera la sécurité et la stabilité », la concrétisation de sa souveraineté. Encore faut-il qu’il en confie les attributs au futur président de la IIème République, à charge pour celui-ci de mettre en œuvre l’ensemble des réformes et des aspirations à une authentique démocratie.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré