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Si tu vas à Tataouine

On dit qu'un malheur n'arrive jamais seul. C'est le cas, dans la Tunisie voisine, où la production des sites pétroliers du Sud-Est, toujours, à l'arrêt, près de deux mois après son blocage par des habitants qui réclament des emplois. Malgré le vote d'une loi, favorable aux jeunes de la région qui capitalisent dix années de chômage, le bras de fer dure entre les manifestants et les compagnies pétrolières qui menacent de licencier des employés. Le ministère de l'Energie a, pour sa part, prévenu que le pays perd, chaque jour, 40% de la production de gaz et la moitié de celle du pétrole. En vain. Les manifestants, emmenés par une coordination qui a organisé le blocage du site et dont le porte-parole, Khalifa Bouhaouach, affirme que le «sit-in se poursuit et la vanne de pétrole (reste) toujours fermée, dans l'attente d'une rencontre sous peu avec le nouveau gouvernement», ne désarment pas. Depuis le 16 juillet dernier, le pipeline qui transporte la moitié de la production pétrolière tunisienne est, ainsi, bloqué et les péripéties qui ont conduit à la démission du gouvernement Fakhfakh n'ont pas arrangé les choses. Les engagements pris par celui-ci vont-ils être assumés par son successeur? La question est dans tous les esprits. Le gouvernement Mechichi va aborder une situation de crise encore plus dramatique que celle à laquelle ont été confrontés ses deux prédécesseurs. Et la pandémie du nouveau coronavirus qui joue au yoyo, dans le pays, n'est pas sans incidence sur les priorités économiques et sociales auxquelles il devra faire face. Depuis que les protestataires ont forcé l'accès du site d'El Kammour, dans la région de Tataouine, et tenu des sit-in ininterrompus, pendant de longues semaines, l'application des promesses gouvernementales de 2017, Youssef Chahed étant, alors, aux commandes, tarde à venir. Des heurts ont émaillé le blocage des sites, à maintes reprises, poussant le gouvernement à promettre l'embauche de milliers de chômeurs et la création d'un fonds d'investissement, pour apaiser les tensions, dans une région extrêmement pauvre. Au final, 250 postes ont été proposés, à la mi-août, provoquant la colère et le désespoir, tant elle est «inacceptable». Dans cette région où le chômage dépasse les 30% alors que 55% de la production pétrolière y est extraite par l'autrichien OMV, l'italien ENI et l'anglais Atog, la crise sanitaire a aggravé la pauvreté et fait disparaître des milliers d'emplois précaires ainsi que des activités transfrontalières dont dépendent de très nombreuses familles. Et c'est pourquoi Tataouine demeure, toujours, cette terre au bout du malheur.

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