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Le sens d’une visite chez Taleb

La symbolique est forte et le geste très apprécié. La visite effectuée, hier, par le président de la République au domicile de Ahmed Taleb Ibrahimi est une première dans les annales de la pratique politique en Algérie. En filigrane, Abdelmadjid Tebboune montre jusqu’où il peut aller quand il s’agit d’écouter et de rassembler les Algériens. Joignant le geste à la parole, sa main tendue au dialogue n’était pas qu’une simple promesse politique aussitôt dite, aussitôt oubliée. Le président s‘est rendu chez un aîné, Taleb est aujourd’hui âgé de 88ans. Il s’est rendu chez un homme d’Etat. Taleb Ibrahimi c’est 65 ans de carrière politique dense et riche. Fondateur en 1955 de l’Union générale des étudiants musulmans algériens (Ugema) dont il est devenu président, Taleb a dirigé, à l’indépendance, plusieurs départements ministériels dont celui de l’Éducation (1965-1970), de l’Information et à la Culture (1970-1977) pour conduire ensuite avec brio de 1982 à 1986 la diplomatie algérienne. Le président s’est rendu chez un observateur avisé et un fin analyste de la scène politique. L’homme a eu à signer en compagnie d’autres personnalités plusieurs initiatives de sortie de crise. Le président a rendu visite à une autorité morale. Le fils du Cheikh Mohamed Bachir El Ibrahimi, a été sollicité à plusieurs reprises pour conduire le dialogue ou tout au moins assurer une médiation entre les autorités et le Mouvement populaire. Le président a rendu visite à un sage. Sans aucune ambition politique, l’homme connaît parfaitement les rouages du pouvoir avec un réel ancrage dans l’opposition. Taleb c’est aussi la constance dans les positions qu’il a adoptées depuis 1990 quand il a appelé au dialogue et à la réconciliation nationale afin d’éviter le chaos... Une position à laquelle il est resté attaché.Enfin, Taleb a été lui-même victime du système Bouteflika. Pour preuve, son parti Wafa n’a jamais obtenu un agrément pour activer légalement sur la scène politique. Ayant consommé ce refus catégorique de l’administration, Taleb s’est complètement retiré de la vie politique pour se consacrer à la rédaction de ses Mémoires. Il refait surface en 2007 avec une déclaration dans laquelle il a lancé un appel conjoint avec Ali Yahia Abdennour et Rachid Benyellès, à déclarer l’état d’incapacité du président Bouteflika. C’est cet homme, cette carrière politique, cette expertise, cette personnalité consensuelle qu’a consulté le Président Tebboune qui vient d’ouvrir une autre forme, une autre manière de faire dans les consultations politiques. C’est une nouvelle ère qui s’ouvre. L’ère Tebboune.

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