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Le risque calculé de Kaïs Saïed

Après dix ans de révolution au jasmin, promptement récupérée par le courant islamiste, la Tunisie n'a toujours pas retrouvé la paix et la prospérité promises. Après dix années de turbulences sociopolitiques, elle na pas, non plus, assuré une relance de l'emploi, bien au contraire.
Les maigres résultats, obtenus par le gouvernement de Youssef Chahed dans des conditions très difficiles, marquées par un terrorisme expansionniste, ont été anéantis au cours des six derniers mois, par la propagation du nouveau coronavirus et les querelles incessantes des formations politiques les plus en vue. Dans de telles conditions, le choix d'Elyes Fakhfakh par le président Kaïs Saïed, qualifié d'OVNI, en 2017, tant il a surgi, brusquement, pour balayer les prétentions de partis, sûrs d'eux et dominateurs, avait, déjà, marqué une certaine rupture avec les méthodes qui ont permis le deal de 2014, entre Nidaa Tounes et Ennahdha. Le voilà qui récidive, avec la désignation de Hichem Mechichi, un technocrate rompu aux affaires de sécurité et de lutte antiterroriste, en qualité de chef du gouvernement, mettant au pied du mur Ennahdha, Qalb Tounes et Al Karama, comme en janvier dernier.
Soit ces partis accordent leur «confiance» à Hichem Mechichi, soit ils prennent le risque énorme d'une dissolution de l'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) et la convocation de nouvelles élections législatives, au plus tard dans six mois.Si tel est le cas, les observateurs s'accordent à dire que le grand gagnant du bras de fer sera, sans doute, le Parti destourien libre (PDL) de la pasionaria Abir Moussi, porte-étendard résolu du régime Ben Ali qu'elle défend, bec et ongles. Grâce à son franc-parler et à sa mobilisation, parfois musclée, au sein du Parlement, comme en dehors, elle a séduit de plus en plus de Tunisiens, confiants dans son opposition radicale à la conjonction, dit-elle, des islamistes et des affairistes «corrompus».
Du coup, elle a retrouvé des couleurs avec l'apport inattendu de renforts issus de Tahya Tounes, le parti de Youssef Chahed, Nidaa Tounes et quelques autres groupes parlementaires, alignés dans le camp «démocrate».
Hichem Mechichi a un mois pour composer son équipe et la soumettre au vote de confiance de l'ARP. Le président Kaïs Saïed tente, quant à lui, un risque calculé. Ou son choix est agréé par Ennahdha qui redoute de perdre les places fortes des ministères de l'Intérieur et de la Justice, ou c'est le retour à la case départ. Dans un cas, comme dans l'autre, il se voit conforté, à l'heure où l'immense majorité des Tunisiens réclame un véritable changement.

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